France

Emploi des séniors : Sophie Binet (CGT) prête au rapport de force avec le patronat sur l'emploi des seniors

© Ait Adjedjou Karim/ABACA

Dans une tribune publiée dans Var-Matin, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a avancé que le syndicat était prêt à des « actions concrètes » dans le cadre du débat qui entoure la question de l'emploi chez les séniors.

Les séniors au cœur de la question de l'emploi. Alors que la question de l'âge de départ à la retraite avait créé des remous en France au début de l'année 2023, les séniors sont-ils laissés pour compte aujourd'hui sur le marché de l'emploi ? C'est en tout cas ce qu'avance Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui, dans une tribune de Var-Matin, dimanche 24 mars, estime que "les prétextes ne manquent pas pour licencier ou refuser d'embaucher des séniors". Ainsi, aujourd'hui, en France, le taux d'emploi de ces derniers est deux fois plus faible que la moyenne de l'ensemble des pays de l'OCDE. Si syndicats et patronats négocient activement à ce sujet, la CGT, elle, souhaite apporter bon nombre de propositions dans ces négociations et promet "des actions très concrètes", explique Sophie Binet.

Aménagement du temps de travail

Sophie Binet prône également pour une adaptation des conditions de travail, une prévention de la pénibilité, ou des départs anticipés à la retraite. Pour cette dernière, "créer un droit au temps partiel à 80% payé et cotisé à 100%" serait aussi la clé, tout comme instaurer la semaine à quatre jours pour les séniors. Dans le même temps, un droit à la retraite progressif à partir de 60 ans tout en ayant la possibilité "de toucher sa pension et de la cumuler avec du travail à temps partiel cotisé à temps plein" devrait être mis en place, estime-t-elle.

Du côté des entreprises, Sophie Binet appelle à une augmentation de la formation professionnelle pour que "les séniors puissent aussi être formés en seconde partie de carrière". L'objectif : mettre à profit leur stabilité et leur expérience au sein de leur entreprise. Afin de financer une telle mesure, Sophie Binet propose ainsi de créer des "dispositifs de solidarité entre les grandes entreprises et les petites", les premières étant taxées à hauteur de 0,1% de leur masse salariale, cela permettrait par conséquent de dégager près d'un milliard d'euros. Une somme qui financerait par la suite les aménagements de fin de carrière, a-t-elle soutenu.

À l'heure actuelle, les négociations se poursuivent et devraient s'achever fin avril. Mais Sophie Binet prévient, "il va falloir un rapport de force" avec une pression qui, elle, "doit venir des salariés".

publié le 24 mars à 15h33, Kévin Comby, 6Medias

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