Des violences policières dissimulées à Marseille ? Un opérateur du centre de vidéosurveillance sonne l'alerte
© ANDBZ/ABACA - Illustration
Un agent de police, opérateur de nuit au centre de supervision urbain de la police municipale de Marseille, a décidé de dénoncer les dysfonctionnements graves et les mauvais agissements de ses collègues, comme le révèle RTL mardi 4 juin. Il a enregistré des scènes et des propos choquants.
Scandale au sein de la police municipale à Marseille. Un opérateur du centre de supervision urbain, qui travaille de nuit et consulte, notamment, les images des 1200 caméras de vidéosurveillance de la ville, a décidé de dénoncer les comportements parfois "borderline" de ses collègues. Il les a enregistrés, passant outre l'illégalité du procédé, car il n'avait pas d'autre moyen pour "lancer l'alerte", a-t-il confié à RTL, qui révèle une partie des échanges mardi 4 juin.
Les révélations de ce policier ont mis au jour des scènes choquantes, comme les techniques de ses collègues pour cacher des violences policières, ou l'utilisation de la vidéosurveillance pour observer les jeunes femmes dans la rue et faire des commentaires obscènes sur leurs tenues.
Ainsi, selon les enregistrements que RTL a pu consulter, certains policiers municipaux emploient des stratagèmes pour dissimuler les violences qu'ils peuvent infliger à des interpellés : "Tu le prends, tu le menottes, tu l'amènes au sol et tu lui mets son petit coup en traître", entend-on un policier dire. Et un autre renchérir : "Le taquet, à la limite, tu le mets dans la voiture quand il n'y a personne qui te voit."
Quatre enquêtes ouvertes
Concernant les commentaires obscènes, le lanceur d'alerte a notamment évoqué une nuit, au printemps 2023, durant laquelle ses collègues ont passé de longues minutes à zoomer sur les fesses des jeunes femmes dans la rue et à faire des remarques salaces – telles que "elle a de bonnes cuisses" – sans se préoccuper de ce qu'il se passait sur les autres écrans du centre de surveillance.
Le policier qui dénonce ces faits a alerté sa hiérarchie mais a décidé de rendre publique l'information afin que les choses bougent plus vite. Quatre enquêtes, deux administratives et deux judiciaires, ont été ouvertes.
publié le 4 juin à 10h23, Maeliss Innocenti, 6Medias