France

Des drag-queens visées par de violentes attaques de la part de militants d'extrême droite

© Jean RANOBRAC - FTV

Après avoir organisé des ateliers à destination des enfants, des drag-queens ont été visées par des attaques de l’extrême droite, fait savoir “Libération”.

Pétitions, tracts, harcèlement en ligne… Plusieurs drag-queens ont dénoncé les attaques de l’extrême droite dont elles sont victimes, à cause de l’organisation d’ateliers destinés aux enfants, selon Libération.

La Briochée, ancienne concurrente de l’émission Drag Race France – un concours de drag-queens – a été alertée par des internautes samedi 11 février. Son image a été utilisée sur des tracts anti-LGBT+ diffusés par Reconquête, le parti d’extrême droite d’Éric Zemmour. “À Toulouse, des drag-queens font la lecture à vos enfants. Parents ! Dites stop ! À la propagande LGBTQI+, à l’embrigadement de vos enfants”, a écrit le groupe politique sur le papier. La Briochée a l’intention de porter plainte.

Quelques jours plus tôt, des tracts similaires attaquaient deux drag-queens toulousaines, connues sous le nom de Shanna Banana et Brandy Snap. Une pétition réclamait au même moment l’annulation d’un atelier de lecture pour enfants animé par les deux drag-queens le 18 février dans la ville. À l’origine : un groupuscule toulousain d’extrême droite se faisant appeler Furie française.

Toulouse, Bordeaux, Lamballe

La municipalité a alors condamné “toute forme d’extrémisme, de menace ou d’expression discriminatoire envers Shanna Banana et Brandy Snap” dans un communiqué et annoncé qu'une demande de dissolution de Furie française serait faite auprès de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Des événements similaires ont eu lieu à Bordeaux en décembre, et en janvier à Lamballe, dans les Côtes-d’Armor.

“Ce qu’on vit aujourd’hui, c’est l’importation de polémiques américaines, a expliqué Arnaud Alessandrin, sociologue du genre, de la santé et des discriminations, auprès de Libération. Ces polémiques sont toujours centrées autour de la question du genre, comme l’accès aux toilettes ou à l’école des enfants trans…” Les groupes à l’origine de ces actions assurent vouloir protéger l’innocence des enfants. Un discours qui fait écho à celui défendu par la Manif pour tous, qui s’opposait en 2013 à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels.

publié le 12 février à 18h10, Orange avec 6Medias

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