Covid-19 : un homme empêché de dire adieu à son père mourant pendant le confinement fait condamner l'État
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Patrice Dupas, vigneron, a obtenu gain de cause après que des gendarmes lui ont refusé de se rendre à l'île de Ré (Charente-Maritime) lors du confinement de mars 2020. Il sera indemnisé par l'État, rapporte Le Parisien.
Alors que la France était confinée en raison du Covid-19, Patrice Dupas désirait voir son père, alors mourant. Disposant d'une attestation de sortie ainsi que de l'autorisation des gendarmes du Loir-et-Cher pour rendre visite à son père, il prenait alors la route en direction de l'île de Ré (Charente-Maritime) le 4 avril 2020, recontextualise Le Parisien. Alors qu'il a atteint l'entrée du viaduc de l'île, Patrice Dupas s'est vu refuser l'accès par les gendarmes en poste.
Bien qu'il ait contacté la préfecture pour expliquer les raisons de son trajet à la préfecture du département et demandé l'intervention du médecin en charge de son père, aucune solution n'a été trouvée. Trois jours plus tard, son paternel n'était plus de ce monde. Ce n'est que quelques jours plus tard que la gendarmerie avait reconnu ses torts et avait finalement annulé l'amende de 135 euros qu'ils avaient infligé à Patrice Dupas.
L'État condamné à verser 10 000 euros à Patrice Dupas
Deux ans plus tard, Patrice Dupas a engagé une poursuite en justice. Puis, en décembre 2023, les juges ont condamné l'État, confie Le Parisien. "Les gendarmes ne se sont pas contentés de faire une bêtise, ils l’ont assumé jusqu’au bout avec une contravention", appuie Me Kévin Gomez, avocat de Patrice Dupas, au quotidien régional.
Le principal concerné s'est senti soulagé de cette décision de justice. "Ils m’ont volé mon père et je n’y suis pour rien ! Avec ce jugement, le sentiment de culpabilité s’en va", a-t-il assené au Parisien. L'État devra verser 10 000 euros à Patrice Dupas au vu du préjudice causé.
publié le 15 février à 13h04, Pierrick Bastide, 6Medias