France

Comment la CFDT veut contraindre les employeurs à négocier les salaires

© Ait Adjedjou Karim/ABACA - Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, sur BFM Business le lundi 29 janvier.

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a défendu lundi 29 janvier, sur BFM Business, l'ambition de son syndicat d'inciter les employeurs à négocier les salaires dans les branches et les entreprises.

Qui dit début d'année dit entretien annuel d'évaluation pour les salariés et, bien souvent, ce rendez-vous rime avec une demande d'augmentation. Sauf que si le Smic est indexé sur l'inflation, et a été revalorisé de 1,13 % au 1er janvier 2024, les salaires, eux, ne le sont pas et les salariés manquent de leviers pour négocier. La CFDT défend une idée qui vise à "inciter les employeurs à négocier" dans les branches et les entreprises, comme l'a expliqué la secrétaire générale du syndicat Marylise Léon sur BFM Business lundi 29 janvier.

"La proposition de la CFDT serait de faire en sorte que les branches qui ne négocient pas ou pas suffisamment ne bénéficient plus d'exonération de cotisations", a ainsi précisé Marylise Léon. L'État serait en plus, selon elle, gagnant dans cette histoire : "Ce serait du plus pour les recettes de l'État", a assuré la syndicaliste.

Faut-il suivre l'exemple du Danemark sur les salaires ?

En France, les négociations salariales semblent plus difficiles à manœuvrer que dans les autres pays européens. Maryse Léon a souligné qu'il y a, en la matière, des "différences culturelles", prenant notamment l'exemple du Danemark. "Au Danemark, la négociation est extrêmement dynamique car c'est une pratique culturelle qui date de plusieurs dizaines d'années", a-t-elle expliqué. "La partie employeur a bien compris qu'elle avait intérêt à négocier, ce qui n'est pas forcément le cas de tous les employeurs en France."

Cette tendance à freiner des quatre fers quand les salariés réclament des négociations de salaires, la CFDT entend bien y mettre un terme en réduisant le champ des possibles pour les employeurs : "Il faut pouvoir inciter au maximum à la négociation et plutôt que laisser un cadre large, faire en sorte que les employeurs aient plus d'intérêt à négocier qu'à ne pas négocier."

publié le 29 janvier à 11h40, Maeliss Innocenti, 6Medias

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