Carburants : face à la pénurie, cet étonnant trafic parallèle qui séduit les particuliers
Dans les Bouches-du-Rhône, où 42 % des stations-service n’ont plus de carburant, les automobilistes s’organisent. L’essence se vend entre particuliers, par le biais de petites annonces, rapporte France 3.
"Vends diesel à 1,2 euro / litre", "40 litres d'essence, SP 95 E10 à 2 euros le litre", etc. Dans les Bouches-du-Rhône, d’étonnantes petites annonces apparaissent depuis quelques jours sur les sites internet spécialisés. Sept jours après le début du blocage des dépôts pétroliers de Fos-sur-Mer pour protester contre la réforme des retraites, 42 % des stations-service manquent au moins d’un carburant, indique France 3 régions, mardi 28 mars. Alors certains ont décidé d’en vendre. Un automobiliste, dont la voiture a rendu l'âme, propose d’acheter les 40 litres d’essence, SP 95 E10, qui ne lui serviront plus. Mais l’acheteur devra venir avec une pompe et des bidons.
Un autre particulier demande quant à lui 1,20 euro pour un litre de diesel, en précisant que "le volume souhaité et le mode de retrait" sont à discuter. Dans le sud-est de la France, depuis le 20 mars, une application gratuite met en relation les particuliers désireux de vendre ou d’acheter du carburant. Lancée en décembre 2021 par des Suisses, elle n’a pas hésité à utiliser les réseaux sociaux pour interpeller les particuliers et les encourager à s’organiser entre eux.
Des risques pour le moteur
Mais comme le souligne France 3 régions, la vigilance est de mise. Lorsqu’un utilisateur lance l’application, un message de l’Argus le met en garde. Il insiste sur les effets sur un moteur d’un carburant de mauvaise qualité ou coupé avec un autre liquide dans le but de faire plus de profit. Les véhicules équipés "d’une mécanique récente et sophistiquée, à injection directe", seraient les plus fragiles. Une autre question se pose : d’où vient le carburant ? Rien ne dit qu’il n’a pas été illégalement siphonné.
publié le 28 mars à 10h15, Orange avec 6Medias
