France

Carburants : une association de consommateurs dénonce une explosion des marges des distributeurs

© Pixabay - Depuis l'automne 2023, les prix à la pompe ont baissé, mais les marges des distributeurs se sont envolées.

Dans une enquête relayée par RTL, Consommation Logement Cadre de Vie (CLVC) déplore les marges « pas acceptables » des distributeurs de carburants depuis novembre. Elle estime que le reflux des prix à la pompe aurait pu être plus substantiel.

À l’été, ils s’étaient engagés, en chœur, à sacrificier leurs marges pour les consommateurs. Quelques mois après, les promesses semblent s’être envolées, selon Consommation Logement Cadre de Vie (CLVC). Dans une enquête publiée jeudi 15 février, et relayée par RTL, l’organisation dénonce les niveaux "pas acceptables" des marges brutes réalisées par les stations-service depuis cet automne.

La parenthèse estivale, marquée par une baisse des marges dans le sillage des avertissements lancés par le gouvernement, s’est refermée en novembre. Les marges entre le prix hors taxes du carburant et le prix en sortie de raffinage ont atteint des niveaux moyens estimés autour de 25 centimes en janvier.

Des prix à la pompe à la baisse, des marges en hausse

Sur un litre d’essence SP95, la marge s’élevait ainsi à 26 centimes, contre 22,2 centimes pour un litre de gazole. À titre de comparaison, les marges moyennes relevées entre 2018 et 2021, avant la guerre en Ukraine, se situaient autour de 15 centimes.

À cette époque, le déclenchement du conflit avait provoqué une forte augmentation du prix du baril de Brent, intégré dans le coût du litre d’essence. Un fait résultant d’un excès de la demande au regard de l’offre. Dans ce contexte, les distributeurs ont choisi de diminuer leurs marges pour conserver un volume de consommation important. Une stratégie rapidement balayée, sous l’effet d’une conjoncture différente.

En 2023, le prix du baril a fortement reculé, entraînant une chute des prix à la pompe. Insuffisant, selon la CLVC. Le reflux "aurait pu être plus important si les marges de transport/distribution avaient été tenues". Sur franceinfo, jeudi, le président de l’association Jean-Yves Mano a convoqué l’appui du gouvernement pour exercer une "pression" sur les pétroliers afin de baisser leurs marges.

publié le 15 février à 13h05, Antoine Grotteria, 6Medias

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