France

Après ses propos sur les filières professionnelles, le ministre de l’Éducation se fait étriller

Vendredi 5 mai, le ministre de l'Éducation nationale a expliqué sur franceinfo que les professeurs qui exerçaient dans les 80 filières professionnelles en passe de disparaître pourraient "se diriger vers le professorat des écoles" ou "vers les collèges". Des déclarations qui ont irrité les syndicats de l’Éducation nationale, rapporte BFMTV.

Que vont devenir les professeurs travaillant dans les 80 filières qui vont être supprimées en vertu de la réforme des lycées professionnels ? "Il y a des transferts, on va les encourager", avait répondu le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye au micro de franceinfo, vendredi 5 mai évoquant des reconversions en tant que professeur en collège ou à l’école. Mais ses propos ne passent pas auprès des principaux concernés. "On ne demande pas à un maçon de faire une charpente ou à un attaquant de foot de devenir défenseur", rétorque ainsi la co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, syndicat de l’enseignement professionnel, Sigrid Girardin, auprès de BFMTV, jeudi 9 mai.

Elle craint que certains de ses collègues ne soient abandonnés. "On enseigne pas de la même manière en maternelle et en lycée professionnel", analyse de son côté la co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat Snuippp-FSU, premier syndicat du primaire, Guislaine David, auprès de la chaîne. Selon les syndicats, les propos du ministre sonnent comme "une méconnaissance des métiers de l'Éducation nationale".

Un "plan de reconversion forcée" ?

Sigrid Girardin, qui exerce aussi en tant que professeure de vente, précise : "On a tous des spécialités, on a passé un concours précis dans le domaine où on a été salarié". Elle observe "une très forte inquiétude" dans son syndicat qui reçoit déjà "beaucoup d'appels des enseignants concernés". Elle craint la mise en place d’un "plan de reconversion forcée qui va peut-être devoir se faire durant les congés scolaires et avec zéro moyen".

Guislaine David y voit aussi une forme de mépris à l’égard des professeurs des écoles qui seraient ainsi "juste là pour occuper les élèves", évoquant le recours aux contractuels et les job-dating organisés l’été dernier pour pallier au manque d’effectifs. Pap Ndiaye, de son côté se justifie en déclarant prioriser "d'abord l'intérêt des élèves". Les professeurs concernés pourraient être réorientés dès septembre 2023.

publié le 10 mai à 08h35, Orange avec 6Medias

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