Société

Drôme : privés d'infirmiers, les habitants d’un village doivent prendre soin d’eux-mêmes

© ANDBZ/ABACA

À Villebois-les-Pins et dans les villages alentours, les habitants, plutôt âgés et loins de tout, doivent s’entraider quotidiennement pour se prodiguer des soins élémentaires, rapporte France 3.

Entre les Hautes-Alpes et la Drôme, une série de villages, dont fait partie Villebois-les-Pins, est confrontée à une absence totale d’offre de soins et cela commence à poser de sérieux problèmes aux habitants. Éloignés des villes et privés d’infirmiers, ils sont donc contraints de s’entraider afin de se prodiguer les soins élémentaires.

"Nous, on a toujours été habitués à se débrouiller par nous-mêmes, mais quand on doit se débrouiller pour la santé, on passe un échelon qu'on a beaucoup de mal à admettre", confie Jacques Even, qui souffre d’un cancer, à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. C’est son épouse, Chantal, qui lui administre les piqûres nécessaires avant chacune de ses séances de chimiothérapie. Aucun infirmier n’est disponible et le laboratoire se trouve 43 km aller-retour.

Des contraintes géographiques

Marguerite Chevalier, l’ancienne maire de Villebois-les-Pins, aujourd’hui âgée de 85 ans, dénonce, elle aussi, le manque de considération à l’égard de ces zones difficiles d’accès, devenues plus que des déserts médicaux : "Il y a quelques années, j'avais deux infirmiers pour mes pansements et pour le change aussi quand c'est devenu nécessaire. (…) Il y a des voisins qui viennent me donner un coup de main, heureusement". Car en plus de l’agenda surchargé des cabinets et soignants, un autre obstacle s’érige face à leur potentielle venue dans ces villages.

Ceux qui sont prêts à faire le déplacement se trouvent dans un département voisin, souligne France 3. Par conséquent, ils ne peuvent pas bénéficier des 11 euros défrayés sur les frais kilométriques. "Notre bassin de vie est tourné vers Laragne. Dans les faits, on dépend davantage des Hautes-Alpes, mais on nous dit que nous devons aller dans la Drôme trouver des infirmiers pour qu'ils soient défrayés", déplore Renée Maoui, maire de la commune de Laborel, auprès de la chaîne.

publié le 21 janvier à 22h35, Théo Rampazzo, 6Medias

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