Punaises de lit : un insecticide très puissant a-t-il entraîné la mort d'un octogénaire ?
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Un insecticide très puissant, et interdit à la vente, a été retrouvé dans l’appartement d’un octogénaire, décédé après son utilisation contre des punaises de lit. Le Parisien a mené l’enquête pour expliquer pourquoi ce produit peut avoir un lien avec sa mort.
Les punaises de lit suscitent la panique en France depuis plusieurs mois, mais on connaît moins le danger de certains produits utilisés pour s’en débarrasser. Le Parisien a mené l’enquête, mercredi 22 novembre, pour comprendre le lien entre ces produits toxiques et la mort d’un octogénaire, le 29 octobre dernier. Ce locataire d’un appartement HLM à Vénissieux, dans la métropole lyonnaise, est décédé quelques jours après avoir utilisé du Sniper, un insecticide interdit à la vente en France, en raison de sa toxicité.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon "sur des faits susceptibles d’être qualifiés d’homicide involontaire, de mise en danger de la vie d’autrui et de mise à disposition sur le marché de produit biocide non autorisé", relaie le quotidien.
Un insecticide interdit, théoriquement
Le fils de l’octogénaire décédé témoigne auprès du Parisien. Il explique que son père et son frère vivaient dans le même appartement. Son frère se plaignait de démangeaisons et avaient des traces de piqûre sur les bras et les jambes depuis quelques temps. Il est alors parti acheter deux flacons de Sniper, au prix conséquent de 130 euros, dans le but d'éradiquer ce qu'il pensait être des punaises de lit.
Le quinquagénaire raconte que lorsqu’il a retrouvé les deux hommes, le 20 octobre dernier, son "frère était sur le canapé, totalement hagard, yeux et bouche ouverts, mais il ne réagissait à rien. (Son) père était allongé au pied du lit, avec de grosses difficultés à respirer". Comme l’explique le quotidien, cet insecticide, produit en Chine, est interdit à la vente en France en raison d’une trop forte toxicité. Mais il est en réalité très facile de s’en procurer dans les supérettes et les épiceries. Le produit a déjà entraîné des cas d’intoxication graves, selon le Centre antipoison de Paris, dont 36 répertoriés en 2021.
L’octogénaire est-il décédé d’une telle intoxication ? Auprès du Parisien, son fils indique qu’il a été transporté d’urgence à l’hôpital pour une hémorragie cérébrale, avant de décéder. Ce n’est qu’après qu’il a retrouvé les flacons d’insecticide au domicile de son géniteur. Pour l’instant, le lien entre le Sniper et sa mort n’a pas été formellement établi par les médecins.
publié le 22 novembre à 12h27, Caroline Celle, 6Medias