Procès d'un féminicide à Hayange: l'accusé, insultant, expulsé de la salle d'audience
Liridon Berisa, jugé pour le meurtre de sa compagne sous les yeux de leur fille de trois ans, particulièrement nerveux et véhément, a été expulsé de la salle d'audience pour la troisième fois, jeudi aux assises de la Moselle.
Ce Kosovar de 26 ans, qui a tué Stéphanie Di Vincenzo de 11 coups de couteau en pleine rue, en mai 2021 à Hayange, avait déjà été renvoyé mercredi deux fois en cours d'audience dans les geôles du tribunal en raison de son comportement insultant à l'égard des parties civiles et des témoins.
En fin de journée, il a connu un retour à la maison d'arrêt compliqué puisque sa cellule a été fouillée par les agents de la pénitentiaire, qui y ont trouvé un téléphone illégal.
Jeudi, pour préserver la tranquillité des débats, Nicolas Faltot, le président de la cour d'assises, à court de patience, a choisi de le renvoyer à la maison d'arrêt de Metz après la déposition de l'expert psychiatre.
"Monsieur Berisa, je n'ai expulsé que deux personnes en sept ans depuis que je préside cette cour d'assises. Deux, dont vous !", a tonné le président.
"Mon avocat lavera mon honneur !", a hurlé l'accusé avant de disparaître avec les escortes.
L'après-midi devait être consacré à l'interrogatoire de l'accusé mais en raison de son absence, le président Faltot a donné lecture de plusieurs de ses déclarations et dépositions durant l'instruction.
L'occasion de revenir sur les différentes versions de Liridon Berisa, qui après avoir prétexté un "black out total", tout en reconnaissant les faits, a ensuite tenté de justifier son geste par la légitime défense, avant d'opter pour l'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental. Autant de justifications écartées par le juge d'instruction.
Les images glaçantes du meurtre de Stéphanie Di Vincenzo, captées par une caméra de vidéosurveillance, avaient été montrées à l'audience mardi.
Son meurtre avait déclenché une polémique en raison de l'accumulation de ratés dans ce dossier puisque les forces de l'ordre étaient intervenues déjà une dizaine de fois au domicile du couple. La victime avait déposé plainte quelques mois auparavant, mais celle-ci n'avait pas été transmise au parquet. En outre Liridon Berisa avait arraché son bracelet électronique la veille des faits sans que cela ne déclenche la moindre alarme.
Une mission d'inspection n'avait relevé "aucun manquement professionnel dans les décisions prises" et le bracelet avait subi un "dysfonctionnement inexpliqué".
Le verdict est attendu vendredi.
publié le 12 décembre à 17h43, AFP