Maltraitance animale : le procès sur l’élevage des chiots "de l’horreur" s’ouvrira le 10 juillet dans le Nord
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Mercredi 10 juillet, trois éleveuses et trois vétérinaires seront jugés dans l’une des plus grosses affaires de maltraitance animale. Les mis en cause participaient à "une usine à chiots" où les animaux étaient affamés, très malades et livrés à eux-mêmes.
C’est l’une des plus grosses affaires de maltraitance animale qui sera jugée mardi 10 juillet dans le Nord. Trois éleveuses et trois vétérinaires seront sur les bancs des accusés pour avoir participé à une "usine à chiots", élevage de l’enfer pour les animaux, explique Le Parisien dimanche 30 juin. Les six accusés devront répondre de 44 délits dont "actes de cruauté envers les animaux", "exercice illégal de la profession de vétérinaire" ou encore "blanchiment". Ils seront jugés au tribunal d’Avesnes-sur-Helpe.
Le dossier judiciaire de milliers de pages parcouru par Le Parisien révèle l’horreur qu’ont subie les animaux de l’élevage et les dérives "du chiot business" pointées par les associations de défense animale. Le 8 mars 2023, une quarantaine de fourgons ont été mobilisés pour transférer près de 400 chiens et chiots de l’élevage de Louvignies-Quesnoy en Île-de-France. Certains, trop mal en point pour faire le voyage, ont dû être euthanasiés sur place. Les chiots qui avaient été adoptés par le passé sont pour la plupart décédés ou ont dû être euthanasiés à cause de maladies incurables. Certains cadavres des animaux étaient même stockés dans le frigo familial de l’élevage, a raconté un ancien employé.
Un élevage qui avait déjà été signalé par le passé
L’élevage Le Rêve de la patte d’or a été créé dans les années 80 par le beau-père de l’une des éleveuses. En 2012 et 2015, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait déjà relevé des manquements dans l’élevage. Deux procédures pénales et administratives avaient été intentées, qui s’étaient soldées par des amendes. En 2018, une mise en demeure est faite, mais elle ne sera jamais effectuée. Bien que 13 signalements soient adressés entre 2019 et 2022 à la DDPP, elle ne reviendra pas avant 2023 sur le site. La préfecture du Nord n’a pas souhaité commenter cette information.
publié le 30 juin à 12h05, Capucine Trollion, 6Medias