Faits divers

Procès de Pierre Palmade : "Il y a un élément intentionnel", estime l'avocat des victimes, scandalisé par la qualification des faits

© Roses Nicolas/ABACA - Pierre Palmade, en mai 2019.

En marge de l'ouverture du procès de Pierre Palmade, jugé mercredi 20 novembre par le tribunal correctionnel de Melun pour "blessures involontaires", Me Mourad Battikh, l'avocat des trois victimes de l'accident que le comédien avait causé sous stupéfiants en février 2023, a fustigé la qualification des faits sur RTL.

Près de deux ans après la collision qui avait grièvement blessé trois personnes, dont une femme enceinte qui avait perdu son foetus, Pierre Palmade va comparaître devant la justice. L'humoriste et comédien à l'origine de l'accident survenu en février 2023 sur une route de Seine-et-Marne, alors qu'il conduisait sous stupéfiants, sera jugé à partir de mercredi 20 novembre par le tribunal correctionnel de Melun. Un procès qu'attendent les victimes et leurs proches, et qui risque de raviver le débat autour de la mort de l'enfant à naître de la mère de famille blessée ce soir-là. "Juridiquement, on n'en tire aucune conséquence", a déploré Me Mourad Battikh, l'avocat des victimes, au micro de RTL, samedi 17 novembre.

"Un lien de causalité direct entre la mort de cet enfant et l'accident"

Depuis le début de l'affaire, les parties civiles dénoncent la qualification des faits. Pierre Palmade sera en effet jugé pour "blessures involontaires", et non "homicide involontaire", comme le souhaitent les victimes. "Juridiquement, pour qu'il y ait un homicide, il faut qu'il y ait un être vivant qui soit mort. Et là, on avait un foetus qui allait naître, vivant et viable et qui n'a pas pu à cause de l'accident", a souligné Me Mourad Battikh sur RTL, estimant qu'"il y a un lien de causalité direct entre la mort de cet enfant et l'accident".

Et le conseil de mettre en cause le comportement imprudent de Pierre Palmade, qui sortait alors d'une soirée chemsex, mêlant drogues et rapports sexuels : "Il y a un élément intentionnel. Quand on prend un cocktail de drogues pendant plusieurs jours [...] in fine, on décide de prendre le véhicule et de mettre en danger la vie des autres", a estimé l'avocat, précisant que sa cliente traverse une période difficile car l'État considère son enfant juridiquement comme "rien".

"Ma fille a été tuée"

En février dernier, un an après l'accident, la mère de famille confiait à RMC vivre sous antidépresseurs, incapable de "déplacer les meubles" de la chambre de son futur enfant, et disait n'avoir "pas la force de retourner" au travail. "Ma fille a été tuée", clamait-elle. Le renvoi de l'humoriste pour "blessures involontaires" avait été déploré à l'unanimité par les trois victimes en mai dernier. La peine prononcée pourrait également être une source de tensions.

publié le 18 novembre à 11h07, Joanna Wadel, 6Medias

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