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Discours de politique générale : êtes-vous satisfait des annonces de Michel Barnier ?

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Discours de politique générale : êtes-vous satisfait des annonces de Michel Barnier ?

© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA - Michel Barnier à l'occasion de son discours de politique générale, à l'Assemblée nationale, le 1er octobre 2024.

Le Premier ministre nouvellement nommé a réalisé son discours de politique générale devant les députés dans l'après-midi du mardi 1er octobre. Hausse d'impôts ciblées, sursaut sécuritaire ou encore ouverture sur la question des retraites, les annonces concernant les Français ont été nombreuses. En êtes-vous satisfait ?

"Nous devons faire bien, et avec peu." Mardi 1er octobre, Michel Barnier a fait sa déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale sceptique, voire carrément hostile à gauche. Le Premier ministre a dû dérouler son plan d'action sous les huées et les sifflements de nombreux députés. Et il s'est tout de suite attaqué aux sujets sensibles en abordant la question de l'important déficit public français, qui devrait dépasser 6 % du PIB cette année, soit "le deuxième poste de dépenses de l'État derrière l'école". Aussi entend-il réduire les dépenses publiques.

En 2025, "les deux tiers de l'effort de redressement" viendront de la réduction des dépenses, en lien avec les collectivités. Le Premier ministre a également estimé que "trop souvent, nos concitoyens ont l'impression de ne pas en avoir pour leurs impôts". Il a ainsi promis de "faire la chasse" aux fraudes, doublons et autres subventions jugées inefficaces. Une telle politique passe par le développement systématique d'une "culture de l'évaluation", a-t-il précisé.

Des hausses d'impôts ciblées

Michel Barnier a également assuré que "la situation de nos comptes demande aujourd'hui un effort ciblé, limité dans le temps, partagé, dans une exigence de justice fiscale". Il a ainsi annoncé, comme évoqué depuis plusieurs jours, que les grandes et très grandes entreprises, ainsi que les "Français les plus fortunés", seront mis à contribution de manière "exceptionnelle". Le Premier ministre a aussi réitéré sa volonté de lutter contre la "fraude fiscale et sociale", notamment en "sécurisant les cartes vitales", pour "éviter le versement indu d'allocations".

La transition écologique comme moteur de la politique industrielle

"La transition écologique doit être l'un des moteurs de notre politique industrielle." Face aux députés, le Premier ministre a évoqué une "écologie des solutions" et l'investissement dans les énergies renouvelables, tout en se disant favorable à la poursuite du développement du nucléaire.

Un "renouveau du dialogue social" au sujet du chômage et des retraites

Concernant les grandes réformes des derniers gouvernements d'Emmanuel Macron, qui ont été le théâtre de profondes scissions entre les syndicats et les politiques, notamment la réforme de l'assurance-chômage et la réforme des retraites de 2023, Michel Barnier a assuré vouloir un "renouveau du dialogue social". Il a dit être prêt à relancer les négociations entre les partenaires sociaux "dès les prochaines semaines sur l’emploi des seniors et sur notre système d’indemnisation du chômage". Au sujet des retraites, bien qu'il ait insisté sur la nécessité de maintenir l'équilibre, le Premier ministre a indiqué que "certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées".

Après 50 minutes de discours, Michel Barnier a également évoqué le pouvoir d'achat des Français, et une amélioration de leur niveau de vie "dès l'année prochaine", a-t-il promis. Il a ainsi annoncé une revalorisation de 2 % du SMIC "dès le 1er novembre par anticipation de la date du 1er janvier".

Revenir au calme dans les outre-mer

Face à la situation en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois, ainsi qu'aux manifestations actuelles contre la vie chère en Martinique, le Premier ministre a annoncé la création au premier trimestre 2025 d'un comité interministériel des outre-mer qu'il présidera lui-même, affirmant vouloir "lutter rapidement contre la vie chère qui frappe nos compatriotes dans ces territoires". Concernant le cas spécifique de la Nouvelle-Calédonie, où les tensions liées au projet de loi de dégel du corps électoral ont atteint leur paroxysme en juin dernier, Michel Barnier a annoncé que le projet de loi en question ne sera finalement "pas soumis au Congrès, comme le confirmera le président de la République".

"Aucune remise en cause" de l’IVG et du mariage pour tous

L'IVG, le mariage pour tous et les "dispositions législatives sur la PMA" ne seront pas remis en cause. C'est ce que Michel Barnier a assuré en milieu de discours, répondant ainsi aux craintes d'une grande partie des députés, et notamment d'une partie des députés du groupe Ensemble pour la République, dirigé par l'ex-Premier ministre Gabriel Attal.

Quant à la santé, le Premier ministre entend lutter contre les déserts médicaux, promettant que "la pénurie de soignants sera l'une des priorités du gouvernement". La création de 15 000 postes d'internes a été évoquée comme un début de solution. Enfin, le Premier ministre a confirmé que la santé mentale sera "la grande cause nationale de 2025". Il a également annoncé que le projet de loi sur la fin de vie sera de nouveau sur la table des députés dès 2025.

Sécurité et immigration : plus de forces de l'ordre et de contrôle

Sujet très attendu, la question de la sécurité a été abordée en fin de discours. Le Premier ministre a réaffirmé sa volonté de rendre les forces de l'ordre plus visibles dans l'espace public afin de sécuriser certains quartiers. Dans la même ligne d'idée, il s'est dit favorable à "la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs délinquants de plus de seize ans, déjà connus de la justice et poursuivis pour les actes graves", reprenant ainsi un projet évoqué par Gabriel Attal lorsque celui-ci était Premier ministre.

Face à ce durcissement voulu du système judiciaire, Michel Barnier s'est positionné en faveur de la construction de places de prison, ainsi que de l'allongement de la durée de rétention administrative pour les étrangers en situation irrégulière. Sur la question migratoire, le Premier ministre a estimé que les politiques d'intégration et d'immigration n'étaient plus maîtrisées de "manière satisfaisante". Il envisage donc de restreindre "davantage" les visas pour certains pays qui ne voudraient pas récupérer leurs ressortissants expulsés.

publié le 2 octobre à 07h00, Caroline Chambon, 6Medias

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