USA 2024 : la gauche française s'écharpe sur les raisons de la défaite de Kamala Harris
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Plusieurs personnalités du Nouveau Front populaire ont réagi sur les réseaux sociaux ou dans les médias à la défaite de Kamala Harris face à Donald Trump à la présidentielle américaine. Avec des conclusions différentes qui virent au règlement de compte, rapporte TF1info, jeudi 7 novembre.
La défaite de Kamala Harris à la présidentielle américaine sème-t-elle la zizanie au sein du Nouveau Front populaire (NFP) ? Comme le relate TF1info, jeudi 7 novembre, plusieurs ténors de la gauche française ont réagi à la victoire de Donald Trump et s'ils sont tous unanimes pour tirer des leçons de ce scrutin, les raisons de cet échec électoral divergent selon les points de vue. "Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n'y en avait pas. Quand il n'y a plus de gauche, il n'y a pas de limite à droite. (…) la France peut ouvrir un autre chemin. Un contre modèle. Non alignement, droit international, justice sociale, planification écologique", a estimé le fondateur de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, sur X.
"Les leçons politiques de cette élection sont claires. Sans un projet de rupture reprenant les aspirations massives à la justice sociale, fiscale, à la lutte antiraciste, à la relocalisation des emplois, notamment industriels, la gauche ne peut battre l'extrême droite", renchérissent les députés insoumis dans un communiqué. "Donald Trump a fait du Trump et Kamala Harris a fait du Hollande. (…) Il y a une inquiétude aussi en France que certains veuillent suivre cette voie à gauche, une voie molle, souple, qui à la fin amène l'extrême droite au pouvoir. On ne peut pas tolérer ça en France, donc il va falloir se réveiller", a commenté sur LCP le député LFI, Antoine Léaument.
"Les leçons des élections étasuniennes sont édifiantes. On ne bat pas l’extrême droite réactionnaire sans un projet alternatif clair. On ne mobilise pas le peuple sur une ligne néolibérale et sans ruptures sociales et géopolitiques. Les sondages n’ont jamais fait le résultat d’une élection. Des leçons à méditer pour éviter de nouvelles gueules de bois électorales", a commenté le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard.
"La réaction des Insoumis à l’élection de Trump, c’est de taper le reste de la gauche"
Mais la lecture de LFI sur le scrutin américain et la défaite de Kamala Harris est loin d'être partagée par leurs alliés du NFP. "Ce n'est pas parce que Kamala Harris n'a pas été assez à gauche qu'elle a perdu. C'est parce qu'il y a une tendance aux États-Unis - et pas simplement aux États-Unis - pour des thèses nationalistes, protectionnistes", a jugé l'ancien président de la République, François Hollande. "La réaction des Insoumis à l’élection de Trump, c’est de taper le reste de la gauche et les écologistes ! Affligeant ! Pathétique", a fustigé de son côté le sénateur écologiste (EELV), Yannick Jadot.
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a estimé que le moment était à la "réaction", "à l’affirmation d’un projet pour la France et l’Union européenne" et non "aux leçons de morale". Enfin, le dissident insoumis, François Ruffin, a estimé que Kamala Harris n'a pas suffisamment axé sa campagne sur les questions économiques pour espérer l'emporter. "Quand la gauche abandonne les travailleurs, il ne faut pas s'étonner que les travailleurs abandonnent la gauche", a pointé du doigt le député à l'antenne de RTL.
publié le 7 novembre à 15h55, Quentin Marchal, 6Medias