Politique

Salon de l'agriculture : les services de renseignement craignent un rendez-vous "sous haute tension"

© Pool/ABACA - Emmanuel Macron lors de l'édition 2023 du Salon de l'agriculture.

À moins de dix jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, BFMTV s'est procuré une note des services de renseignement qui craignent un regain de tension durant toute la durée du Salon. Des actions ciblées pourraient avoir lieu, et la visite de certaines personnalités politiques perturbée.

Vers un Salon "sous haute tension" ? Moins de deux semaines après la première vague du mouvement des agriculteurs qui avaient paralysé une partie du pays par le biais de blocages pour dénoncer leurs conditions de travail, le gouvernement de Gabriel Attal s'apprête à vivre un nouveau baptême du feu. En effet, la prochaine édition du Salon de l'agriculture qui ouvrira ses portes le 24 février prochain à Paris, sera placée sous surveillance par crainte de débordements, rapporte BFMTV, jeudi 15 février. Et les services de renseignement redoutent un événement "sous haute tension".

"On comprend que tout ne va pas se faire en trois jours. Mais le président de la République, il va pas falloir qu'il arrive seulement avec de beaux discours au Salon de l'agriculture", a mis en garde Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.

Un maintien de la pression

Bien que Gabriel Attal ait annoncé toute une série de mesures en faveur du monde agricole pour calmer la colère des agriculteurs, reste que ces derniers comptent bien maintenir la pression sur le gouvernement. "Il y a des décisions de simplification qu'on peut prendre au niveau national, et on a commencé à le faire. (…) J'ai demandé que dans tous les départements, il y ait des réunions autour du préfet avec les représentants des agriculteurs, et qu'on regarde arrêté préfectoral par arrêté préfectoral ce qu'on peut simplifier", a expliqué le Premier ministre en marge d'un déplacement dans la Marne jeudi. Et d'ajouter : "En une quinzaine de jours à peine, on en est déjà à une soixantaine d'arrêtés préfectoraux partout en France qui ont déjà été modifié ou abrogés."

Revenant sur la série de dix mesures annoncées lors d'un déplacement en Haute-Garonne, Gabriel Attal a expliqué : "Sur les dix mesures annoncées, il y en a déjà quatre décrets qui sont sorties. Trois ont été transmises au Conseil d'État, et trois qui relèvent de la loi et qui seront présentées dans le texte sur l'orientation agricole."

Certaines personnalités politiques non désirées

Dans une note que nos confrères ont pu consulter, les renseignements craignent en effet que de nouvelles mobilisations de moindre ampleur se tiennent aux abords du Salon. Plusieurs lieux pourraient alors être la cible des manifestants comme "l'enseigne McDonald's", "les laitiers Lactalis ou Savencia", ou des "bâtiments publics", détaille la note.

Si les manifestants ne devraient pas s'en prendre à la tenue même du Salon qui est une "vitrine de l'agriculture française" et un "carrefour de transactions commerciales importantes", la visite de certaines personnalités politiques pourraient entraîner un regain de tension, poursuit la note. Ainsi, "celles soutenant le gouvernement ou des partis de gauche" ne seraient "pas les bienvenues".

Quant au président de la République dont la venue au Salon est une tradition, certains syndicats à l'instar de l'antenne de Seine-et-Marne de la FDSEA promettent de "perturber voire empêcher" sa déambulation.

publié le 15 février à 12h38, Kévin Comby, 6Medias

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