Colère des agriculteurs : comment le gouvernement tente d'apaiser les tensions
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Alors que plusieurs syndicats agricoles ont appelé à une reprise de la mobilisation, lundi 18 novembre, l'exécutif s'attelle à rassurer le secteur et promet de déployer des mesures déjà annoncées, décrypte BFMTV, jeudi 14 novembre.
La crainte d'une mobilisation hors-norme des agriculteurs génère des sueurs froides dans les hautes sphères du gouvernement. Comme le relate BFMTV, jeudi 14 novembre, Michel Barnier s'est rendu à Bruxelles, mercredi 13 novembre, pour rappeler haut et fort à la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, l'opposition de la France à la signature du traité du Mercosur, "qui mettrait en péril nos éleveurs". "Cet accord n'est pas acceptable", a martelé le Premier ministre au micro de nos confrères alors que cet accord constitue l'un des points centraux de la gronde du secteur.
Après la crise agricole de l’hiver dernier, de nouvelles manifestations d’agriculteurs sont prévues à partir de lundi 18 novembre en France. Les principaux syndicats agricoles apparaissent déterminés et appellent à des actions "dans tous les départements à partir de lundi". "On sent bien que les agriculteurs sont prêts à repartir, peut-être encore plus fort que l'an dernier", souligne l'ancien ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau. "Certains syndicats parmi les plus énervés peuvent être encore plus énervés", craint-il également au moment d'évoquer un durcissement du mouvement, alors que la Coordination rurale a déjà appelé à "paralyser et affamer Toulouse". "C'est un syndicat avec des comités locaux très indépendants. Chacun fait ce qu'il veut. Bon courage pour les ramener à la maison quand il va y avoir une prime au bordel", pointe du doigt un ancien conseiller ministériel de Marc Fesneau, qui était en poste au moment de la crise de l'hiver dernier.
Faire avancer les engagements de Gabriel Attal, "l'obsession" d'Annie Genevard
Pour apaiser les tensions, la nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a également promis que l'exécutif tiendrait les engagements annoncés par Gabriel Attal en février dernier. Si plusieurs centaines de millions d'euros d'aides ont été débloqués, les agriculteurs peinent à voir des avancées concrètes dans leur quotidien. La ministre de l'Agriculture n'a eu de cesse devant le Sénat tout comme devant l'Assemblée de rappeler "son obsession" à avancer, confie un proche d'Annie Genevard. Le gouvernement pourrait également faire face à la pression populaire des Français, qui ont largement soutenu la mobilisation des agriculteurs au début de l'année. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 82% d'entre eux affichent toujours de la sympathie voire du soutien vis-à-vis du mouvement.
publié le 14 novembre à 13h09, Quentin Marchal, 6Medias