Les enfants de la ministre Amélie Oudéa-Castéra scolarisés dans un établissement privé qui fait polémique
© Paoloni Jeremy/ABACA - Amélie Oudéa-Castéra lors de la passation de pouvoir, ce vendredi.
Nommée ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra est au cœur d’une polémique en raison de la scolarisation de ses trois fils dans l'établissement privé parisien Stanislas, révèle Mediapart. Un choix que la ministre a défendu, vendredi 12 janvier, alors que le lieu est visé par un rapport d'inspection.
Tout juste nommée au ministère de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra doit répondre des révélations faites par Mediapart, vendredi 12 janvier. Le média en ligne indique que ses trois fils sont scolarisés dans un établissement privé catholique du VIème arrondissement de Paris. L’établissement Stanislas est qualifié d'"ultra réac" par Mediapart : classes non mixtes au collège, condamnation de l'homosexualité, de l'avortement ou encore de la proximité entre filles et garçons sont cités parmi les enseignements qui seraient dispensés par le lieu d’étude.
Certains intervenants y plébisciteraient également les thérapies de conversion, interdites par la loi. Les nouvelles fonctions d'Amélie Oudéa-Castéra l'obligeront à se saisir d'un rapport d'inspection sur Stanislas, après plusieurs révélations sorties dans la presse il y a un an, poursuit Mediapart. Alors que le rectorat de Paris a toujours refusé de rendre publiques les conclusions du rapport rendu à l'été 2023 par l'Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), la ministre se voit désormais soupçonnée d'être au centre d'un conflit d'intérêts.
La ministre justifie son choix
La ministre aurait déjà défendu avec vigueur l'établissement en interne, d'après une source ministérielle citée par Mediapart. En déplacement dans les Yvelines vendredi, elle a sèchement répondu aux critiques, déplorant qu'"on commence dès le premier jour par des attaques personnelles", avant d'expliquer avoir choisi Stanislas par "frustration" devant le "paquet d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" dans les établissements dans lesquels étaient auparavant scolarisés ses fils.
"On habitait rue Stanislas, scolariser nos enfants à Stanislas était un choix de proximité. Et depuis, de manière continue, nous nous assurons que nos enfants sont non seulement bien formés avec de l'exigence dans la maîtrise des savoirs fondamentaux, qu'ils sont heureux, épanouis, (ont) des amis qui sont bien, qui sont en sécurité et en confiance", a-t-elle argué. Amélie Oudéa-Castéra n'a pas commenté les enseignements polémiques reprochés à l'établissement.
publié le 12 janvier à 18h00, Emmanuel Davila, 6Medias