Politique

Éducation : Amélie Oudéa-Castéra regrette une "très grosse connerie"

Dans un échange avec un ministre, révélé par "La Tribune" dimanche 14 avril, Amélie Oudéa-Castéra a confié avoir fait "une énorme connerie" avec "beaucoup de sincérité", lorsqu'elle était ministre de l'Éducation.

Amélie Oudéa-Castéra doit respirer. L'ancienne ministre de l'Éducation nationale, exfiltrée de son porte-feuille en février (elle conserve les Sports et les Jeux Olympiques), a connu un mois de janvier tumultueux, en enchaînant les polémiques. Dimanche 14 avril, La Tribune révèle un échange par SMS entre "AOC" et un autre membre du gouvernement, qui lui avait assuré son soutien lorsqu'elle était dans l'œil du cyclone. "Ce n'est pas une machine, c'est une nana chez qui j'ai vu beaucoup de rationalité", a confié ce soutien anonyme.

Et l'actuelle ministre des Sports lui aurait confié : "J'ai fait une très grosse connerie avec beaucoup de sincérité", sans préciser à quel sujet. Amélie Oudéa-Castéra parle-t-elle de Stanislas ? Au lendemain de sa nomination, le 12 janvier dernier, Mediapart révèle que ses enfants sont scolarisés à Stanislas, un établissement privé catholique. AOC rétorque, regrettant un "paquet d'heures non remplacées" dans l'école publique où était son fils. Les parents en ont "eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment, ont fait un choix d’aller chercher une solution différente", tance-t-elle. Une ministre de l'Éducation nationale qui tape sur l'Éducation nationale, la saillie ne passe pas, et la première polémique se déclenche rapidement.

Un "système maison" à Stanislas

Et elle ne tarde pas à enfler : l'institutrice incriminée dément les absences répétées, et affirme que si Vincent - le fils aîné d'AOC - a été placé dans le privé, c'était pour un désaccord sur le saut de classe. La ministre est contrainte d'aller s'excuser auprès de l'établissement, sous les huées. Le lendemain, Mediapart révèle un document de l’inspection générale de l’Éducation nationale dénonçant des dérives homophobes et anti-avortement dans les murs de Stanislas, ainsi que la promotion des thérapies de conversion...

Le média d'enquête lâche une nouvelle bombe quelques jours plus tard. Vincent aurait bénéficié d'un arrangement pour contourner les règles de Parcoursup. Le fils aîné, comme 37 autres élèves de Stanislas en 2023, étaient ainsi garantis d'intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles. Un "système maison" qu'assume le directeur de l'école privée, alors que Parcoursup est censé être anonyme.

En parallèle du marasme autour du parcours éducatif de son fils, AOC se voit aussi reprocher son ancien salaire, lorsqu'elle était directrice générale de la Fédération Française de Tennis : 500.000 euros brut sur 13 mois ainsi qu’une prime sur objectif de 100.000 euros

. Lors d'une commission d'enquête parlementaire, elle se défend : "Si je rapporte ma rémunération actuelle au volume d’heures que chaque semaine je m’enfourne, en bossant jour, nuit, week-ends, je ne suis pas bien payée". Le rapport parlementaire ne l'épargne pas, et AOC se défend, reprochant au compte-rendu d'être "instrumentalisé à des fins politiques".

publié le 14 avril à 11h03, Martin Pereira, 6Medias

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