Politique

Législatives 2024 : une coalition anti-RN ? "Un hold-up démocratique", dénonce Laurent Jacobelli, porte-parole du parti

Député sortant du Rassemblement national en Moselle, et porte-parole du parti d'extrême droite, Laurent Jacobelli dénonce, vendredi 5 juillet sur TF1, le "hold-up démocratique" que représenterait à ses yeux une grande coalition après les législatives.

L'appui apporté par le centre et une partie de la droite aboutira-t-il à une majorité transpartisane après le second tour des législatives ? Si l'idée d'une grande coalition avec des macronistes et une partie de la droite ne séduit que moyennement au Nouveau Front populaire, le Rassemblement national fustige depuis deux jours une mascarade. Après Marine Le Pen jeudi matin, Laurent Jacobelli, porte-parole du parti et de Jordan Bardella aux européennes, a pointé, vendredi 5 juillet sur TF1, "une espèce de hold-up démocratique".

Une "cohabitation improbable"

"Au moment où les Français ne veulent plus de Macron et ont peur de Mélenchon, on est en train de nous parler d'une espèce de gouvernement de cohabitation improbable", a déploré Laurent Jacobelli, arrivé devant son adversaire NFP-LFI au premier tour en Moselle, avec plus de 46% des voix. Une analyse partagée par Marine Le Pen, qui la veille dénonçait sur BFMTV le projet d'un "parti unique", "grand rêve d'Emmanuel Macron", et supercherie, à ses yeux, pour que certains "gardent leur place" contre l'avis des électeurs.

Mais un projet de coalition entre les gauches, la macronie et une poignée de figures issues de la droite républicaine reste encore peu probable. Les politologues y croient peu : "Une coalition uniquement contre le RN c’est absurde (...) des accords de gouvernement semblent illusoires et Marine Le Pen en profitera en vue de 2027", estime notamment Virginie Martin, docteure en sciences politiques, interrogée sur le sujet par Public Sénat. Le Nouveau Front populaire semble déjà se fracturer autour de cette idée : Sandrine Rousseau et François Ruffin s'y opposent fermement, Marine Tondelier, patronne des Verts, fait demi-tour, tandis que Fabien Roussel, patron des Communistes, accepterait selon certaines conditions.

publié le 5 juillet à 10h09, Joanna Wadel, 6Medias

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