Michel Barnier à Matignon : les partis qui pourraient censurer le nouveau Premier ministre
© Xinhua/ABACA
Alors que le Nouveau Front populaire a d'ores et déjà annoncé qu'il allait censurer un gouvernement de Michel Barnier, nommé jeudi à Matignon par Emmanuel Macron, le Rassemblement national laisse planer le doute, rapporte BFMTV.
Après plus de 50 jours d'incertitudes, Emmanuel Macron a finalement choisi un nom à la tête de Matignon. Michel Barnier, 73 ans, est devenu le Premier ministre le plus âgé de l'histoire de la Ve République, jeudi 5 septembre. La mission de l'ex-commissaire européen de droite s'annonce délicate face à une Assemblée nationale plus que jamais fracturée depuis les élections législatives anticipées, relate BFMTV. Son premier défi consistera à échapper à une motion de censure. Si cette dernière est votée par au moins 289 députés sur les 577 de l'hémicycle, le nouveau chef du gouvernement devra déjà céder sa place.
La motion de censure devrait être votée, sans surprise, par le Nouveau Front populaire, qui compte 193 députés à l'Assemblée nationale. L'alliance de la gauche, qui avait proposé le nom de Lucie Castets pour le poste de Première ministre, n'a pas manqué de dénoncer la nomination de Michel Barnier à Matignon. Manuel Bompard a déploré un "déni de démocratie insupportable", jeudi sur le réseau social X (anciennement Twitter). "Nous censurerons ce gouvernement", a assuré le coordinateur de La France insoumise. Une volonté partagée par les socialistes, les écologistes et les communistes, en colère contre cette nomination.
"On ne veut pas rajouter du chaos au chaos"
Les 193 votes plus que probables du Nouveau Front populaire en faveur d'une motion de censure ne suffisent donc pas à évincer Michel Barnier de Matignon. Ils auront certainement besoin du Rassemblement national (126 députés) pour dépasser la barre des 289 votes. Mais le RN laisse planer le doute. "Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action", a écrit sur X Jordan Bardella, le président du parti. "On ne veut pas rajouter du chaos au chaos", a déclaré pour sa part Laurent Jacobelli, le porte-parole du RN, vendredi matin sur le plateau de France 2. D'autres mouvements politiques entretiennent également le flou, comme les élus Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), qui occupent 21 sièges à l'Assemblée.
Plusieurs partis devraient, eux, suivre la décision d'Emmanuel Macron, en ne votant pas la motion de censure. À commencer par la coalition présidentielle (166 députés), composée des élus d'Ensemble pour la République, du MoDem et d'Horizons. La Droite républicaine (47 députés), le nouveau nom des Républicains dans l'hémicycle, soutiendront aussi Michel Barnier. Laurent Wauquiez, le président de ce groupe, a qualifié sur le réseau social X le nouveau chef du gouvernement "d'homme de grande qualité" avec "tous les atouts pour réussir".
publié le 6 septembre à 10h10, Cédric Alexis, 6Medias