Suriname: les funérailles de l'ex-président Desi Bouterse auront lieu samedi
© Ranu Abhelakh, AFP - Mémorial en l'honneur de l'ex-président du Suriname, Desi Bouterse, après sa mort, à Paramaribo,le 30 décembre 2024.
Les restes de l'ex-président du Suriname Desi Bouterse, qui vivait dans la clandestinité depuis 2023 pour fuir une condamnation judiciaire, seront incinérés samedi, a annoncé mardi son parti.
L'ancien dirigeant, qui a pris le pouvoir par les armes à deux reprises avant d'être élu président, est décédé la semaine dernière à l'âge de 79 ans d'une grave insuffisance hépatique due à son alcoolisme, selon un rapport d'autopsie.
Au moment de sa mort, il se cachait après avoir été condamné en décembre 2023 à 20 ans de prison pour les exécutions en 1982 d'avocats, de journalistes, d'hommes d'affaires et de militaires emprisonnés.
Selon des témoignages recueillis par les autorités, le corps du dirigeant autocrate a été transporté à son domicile de la capitale Paramaribo par des "inconnus". Une enquête est en cours pour déterminer l'emplacement de sa cachette et les conditions dans lesquelles son corps a été transféré.
Le médecin légiste évalue à entre le 23 et le 24 décembre la date du décès, qui a été annoncé par le gouvernement le 25 décembre.
Le gouvernement a exclu des funérailles d'État pour Desi Bouterse mais les drapeaux seront en berne sur les bâtiments de l'exécutif, y compris le palais présidentiel, le jour de sa crémation.
Une cérémonie traditionnelle aura lieu vendredi au siège du Parti National Démocratique (PNC), fondé par l'ex-président. Le parti a promis une cérémonie massive avec "honneurs populaires", distribuant des tissus aux couleurs du parti (violet et blanc) aux personnes qui prendront part au cortège jusqu'au crématorium.
Très populaire au Suriname, Désiré Delano Bouterse est arrivé au pouvoir à l'âge de 34 ans à la suite d'un coup d'État en 1980, alors qu'il était sergent-major dans l'armée.
Il s'est retiré en 1987 sous la pression internationale, mais est revenu au pouvoir en 1990 après un second coup d'État, cette fois sans effusion de sang.
Desi Bouterse a quitté ses fonctions un an plus tard, avant d'être élu président en 2010 et de rester au pouvoir jusqu'en 2020.
publié le 31 décembre à 18h51, AFP