Un gouvernement divisé sur l'abrogation du droit du sol à Mayotte derrière un François Bayrou évasif
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Pour résoudre la crise migratoire à Mayotte, certains membres du gouvernement veulent agir sur le droit du sol sur l'archipel mahorais, tandis que d'autres préfèrent étudier d'autres voies. Pendant ce temps, le Premier ministre reste évasif sur le sujet.
"Sans fermeté migratoire, nous reconstruirons Mayotte sur du sable." Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, ministre des Outre-mer, et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, ont affiché une ligne claire dans une tribune du Figaro dimanche 5 janvier. Selon eux, avant de reconstruire Mayotte, il faut résoudre la crise migratoire sur l'archipel mahorais et cela passe par la mise en place de certaines mesures, comme la suppression du droit du sol. Un avis que partage Gérald Darmanin, ministre de la Justice, mais que François Bayrou n'affiche pas clairement.
En visite fin décembre à Mayotte, après le passage du cyclone dévastateur Chido, le Premier ministre, qui jurait vouloir trouver des solutions concrètes, restait évasif sur le sujet du droit du sol, soulignant simplement que son abrogation était "une question qu'il fallait se poser". Ce manque de clarté n'est rien face à la ferme opposition d'autres ministres qui, eux, ne veulent pas entendre parler de cette mesure.
Élisabeth Borne à contre-courant
Invitée sur BFMTV dimanche, Élisabeth Borne, que François Bayrou a nommée ministre de l'Éducation nationale il y a deux semaines, a clairement dit que l'abrogation du droit du sol à Mayotte n'était pas la "bonne voie" à suivre. L'ex-Première ministre entend bien lutter contre l'immigration clandestine, mais en activant d'autres leviers. Selon elle, "d'autres mesures peuvent être prises", notamment concernant la lutte contre les "reconnaissances de paternité frauduleuses".
publié le 6 janvier à 19h44, Maeliss Innocenti, 6Medias