Fin de vie : une députée RN dénonce "une loi qui va tuer", débats enflammés à l'Assemblée
© Capture d'écran LCP
La députée RN Laure Lavalette a exhorté le gouvernement à "assumer" son projet de loi sur la fin de vie, pointant du doigt des dérives, lors de son intervention dans l'hémicycle lundi 3 juin au soir. Ses propos ont provoqué un tollé.
À l’Assemblée nationale, les débats autour du projet de loi sur la fin de vie étaient consacrés, lundi 3 juin, à "l'aide active à mourir". Les échanges sur le sujet et les interventions des différents députés et ministres ont été quelque peu… animés, comme l’ont montré les images retransmises sur La Chaîne parlementaire. Les propos de Laure Lavalette, députée RN du Var, ont mis le feu aux poudres. L'élue a accusé le gouvernement de vouloir mettre en place "une loi qui va tuer", faisant un parallèle avec les propos de Robert Badinter sur la peine de mort. L'élue LFI Danielle Simonnet a trouvé l'intervention de Laure Lavalette "immonde". Sophie Taillé-Polian, députée Génération.s du Val-de-Marne, a également vivement réagi : "Nous n'avons pas la même notion de la dignité."
Laure Lavalette a reproché à la majorité de ne pas mettre les bons mots sur ce qu'est réellement, selon elle, cette loi sur la fin de vie : "Vous n'avez que le mot liberté à la bouche pour légitimer ce choix sémantique de ne pas parler de suicide assisté, de ne pas parler d'euthanasie." Et d'ajouter : "En faisant croire que vous respectez l'ultime liberté, vous piétinez la politique de prévention au suicide."
Laure Lavalette dénonce une "entourloupe du gouvernement"
Selon l'élue mariniste, l'aide active à mourir "touche à la substantifique moelle de la mission du médecin qui n’est pas de tuer mais de sauver". "En ne disant pas les mots, vous essayez de nous faire une entourloupe", a-t-elle dénoncé. "Assumez !"
De vives réactions dans les rangs de l'hémicycle ont forcé la présidente Yaël Braun-Pivet à intervenir pour réclamer le calme. Laure Lavalette a ensuite conclu son intervention en faisant une comparaison du temps présent à des déclarations de Robert Badinter : "Au moment où Badinter est mort, tout le monde est allé pleurer sur sa tombe. C'est lui qui a dit que grâce à la fin de la peine de mort, la justice ne tuerait plus. Mais sachez qu'à cause de votre loi, vous allez mettre en place une loi qui va tuer."
Réplique immédiate de l’opposition : "C’est une honte de faire croire que nous sommes là pour mettre en place un service public du suicide", a fustigé Danielle Simonnet. L’élue écologiste Sandrine Rousseau a, pour sa part, jugé "indignes" les propos de la députée RN. Quant à la majorité, c’est Olivier Falorni (Modem), rapporteur général du texte de loi, qui a répondu sèchement à Laure Lavalette en dénonçant des "comparaisons malencontreuses".
publié le 4 juin à 08h21, Maeliss Innocenti, 6Medias