Politique

"J’ai aidé ma mère à mourir" : le témoignage fort de Sandrine Rousseau sur la fin de vie à l'Assemblée nationale

Devant la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie, la députée écologiste a expliqué, mercredi 24 avril, avoir assisté au suicide de sa mère, atteinte à 68 ans d'un cancer en phase terminale, rapporte franceinfo. Elle appelle à considérer "la souffrance" des personnes dont "la mort est très proche".

Des confidences intimes entre les murs de l'Assemblée nationale. Comme le rapporte franceinfo, la députée de Paris Sandrine Rousseau a livré, mercredi 24 avril, un témoignage poignant durant une table ronde organisée avec les représentants des principaux cultes pour échanger autour du projet de loi sur la fin de vie. L'écologiste a notamment expliqué avoir assisté au suicide de sa mère, en "souffrance" à cause de son cancer en phase terminale, et respecté son choix de mettre fin à ses jours.

Face à ses interlocuteurs, qui ont fait part de leurs "inquiétudes" sur le texte, Sandrine Rousseau a insisté sur son cas personnel. "Moi j'ai aidé ma mère à mourir, elle s'est suicidée et j'étais présente. Qui serais-je pour lui interdire ce geste ?", a-t-elle demandé devant cette commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie. Si elle a dit "respecter" les positions des représentants du culte, Sandrine Rousseau a appelé à reconsidérer les derniers instants de ces personnes, dont "la mort est très proche". "Il n'y a aucune des personnes qui seront concernées par cette loi qui ne vont pas mourir dans un proche avenir. La question n'est pas tant le rapport à la mort, que le rapport à la souffrance dans cette mort", a encore mis en avant l'élue.

"Ce qui est absent de vos mots, ce sont les souffrances de ces personnes"

Dans son discours, Sandrine Rousseau a également estimé que les responsables de culte ne prennent pas en compte "les souffrances de ces personnes". "Certes, il est question de la mort, mais ce qui est absent de vos mots, ce sont les souffrances de ces personnes. En tant qu'hommes d'Église, en tant qu'hommes de foi, la souffrance a une importance", a insisté Sandrine Rousseau. Ce n'est pas la première fois que la députée de la Nupes évoque la fin de vie de sa mère. En 2013, elle avait révélé avoir été présente pour assister à sa lente agonie, qui avait duré neuf heures dans son lit d'hôpital, avant qu'elle n'expire son dernier souffle.

publié le 25 avril à 08h42, Quentin Marchal, 6Medias

Liens commerciaux