Royaume-Uni: Charles III accueille l'émir du Qatar en visite d'Etat
L'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a été accueilli mardi par le roi Charles III pour une visite d'Etat au Royaume-Uni, lors de laquelle il s'entretiendra aussi avec le Premier ministre Keir Starmer, qui espère conclure un accord commercial avec les monarchies du Golfe.
Le prince William et son épouse Kate, qui reprend progressivement ses engagements officiels depuis l'annonce de la fin de sa chimiothérapie en septembre, ont d'abord reçu l'émir et sa première épouse, cheikha Jawaher, au palais de Kensington.
L'héritier au trône britannique et la princesse Kate, vêtue d'un manteau bordeaux, ont ensuite rejoint le roi Charles III sur la place de Horse Guards Parade pour une cérémonie officielle.
Après quoi, le couple qatari et les membres de la famille royale britannique ont pris place dans des carrosses qui se sont dirigés en procession vers le palais de Buckingham pour un déjeuner.
La reine Camilla, qui souffre des suites d'une infection pulmonaire, a dû renoncer à assister à la cérémonie d'accueil mais doit prendre part aux autres rendez-vous prévus dans la journée.
Dans la soirée, un banquet d'Etat est prévu à Buckingham, auquel cette fois ne sera pas présente la princesse Kate, a indiqué le palais de Kensington.
Lors de cette visite de deux jours, l'émir du Qatar doit aussi prendre la parole devant des parlementaires mardi et s'entretenir mercredi avec le Premier ministre Keir Starmer à Downing Street.
Les deux dirigeants devraient évoquer la situation au Moyen-Orient, le Qatar étant au cœur des efforts diplomatiques, avec les Etats-Unis et l'Egypte, pour tenter d'arracher un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages israéliens.
Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, espère également bientôt signer un accord commercial avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui rassemble les six Etats de la région (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis, Qatar).
En négociation depuis 2021, il permettrait d'injecter quelque 1,6 milliard de livres (1,9 milliard d'euros) dans l'économie britannique, selon Londres, qui souligne que les échanges commerciaux annuels entre le Royaume-Uni et les pays du CCG atteignent 57 milliards de livres (68,5 milliards d'euros).
"Sécuriser un tel accord est une priorité du Royaume-Uni", a défendu le gouvernement lors de la visite dans le Golfe du ministre du Commerce Jonathan Reynolds cet automne.
- Ballet diplomatique -
Londres espère aussi attirer les investissements des richissimes fonds souverains du Golfe.
Les investissements du Qatar dans l'économie britannique sont estimés à plus de 40 milliards de livres (environ 48 milliards d'euros), et l'émirat a indiqué en 2022 son intention d'investir jusqu'à 10 milliards de livres dans le pays d'ici 2027.
Début décembre, Keir Starmer doit également se rendre aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, après plusieurs semaines d'un intense ballet diplomatique, mettant largement à contribution la famille royale.
Le mois dernier, le roi Charles III a reçu au château de Windsor le roi du Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa, et la semaine dernière le prince William a assisté à Londres avec le prince héritier du sultanat d'Oman Theyazin ben Haïtham au coup d'envoi d'une expédition visant à présenter les paysages naturels du sultanat à des écoliers des deux pays.
Dans le cadre de sa visite, l'émir du Qatar se rendra également à l'académie militaire royale de Sandhurst, où il a étudié.
La dernière rencontre entre l'émir et le souverain britannique remonte à décembre 2023, à la conférence internationale sur le climat (COP28) à laquelle s'était rendu Charles III, fervent défenseur de l'environnement.
Le dirigeant qatari et la cheikha Jawaher ont assisté au couronnement du roi en mai 2023 à Londres.
Alors que le Qatar est régulièrement épinglé sur les droits humains, la fondation Peter Tatchell avait prévu un rassemblement devant le palais de Buckingham pour dénoncer un "régime qui continue de maltraiter les femmes, les personnes LGBT+ et les travailleurs migrants".
publié le 3 décembre à 14h11, AFP