Monde

Mort d’Évgueni Prigojine : ces “ennemis” de Vladimir Poutine victimes de mystérieux "incidents"

© Zuma/ABACA

La mort d'Évguéni Prigojine pose de nombreuses questions, alors que celle-ci survient tout juste deux mois après sa tentative de putsch contre le Kremlin. Son nom vient ainsi s'ajouter à une longue liste d'autres personnes, qui, avant lui, ont elles aussi trouvé la mort lors de mystérieux incidents.

Est-ce le fruit du hasard ou une véritable loi des séries qui entoure les proches de Vladimir Poutine ? De nombreux décès suspects de proches ou d'opposants du maître du Kremlin sont ainsi survenues ces dernières années, observe Reuters, vendredi 25 août. Dernière victime en date : Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire Wagner et homme d'affaires, mort le mercredi 23 août avec neuf autres personnes dont des membres de la milice, dans le crash de son avion en Russie. À l'origine d'une tentative de putsch les 23 et 24 juin, sa mort, qui vient s'ajouter à une liste déjà longue, pose de nombreuses questions.

Interrogée sur la mort de l'homme d'affaires de 62 ans, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna a réagi auprès de l'AFP, dans des propos relayés par La Dépêche. La ministre a ainsi ironisé sur "le taux de mortalité parmi les proches de Poutine" qui semble particulièrement élevé. Même son de cloche de la part du président américain, Joe Biden, après l'annonce du crash, à propos duquel il s'est dit "pas surpris".

Des opposants au sort funeste

Ces dernières années, une véritable hécatombe a eu lieu sur les proches ou opposants du Kremlin. Journalistes, oligarques, anciens agents du KGB, tous ont connu un sort similaire à celui d'Évguéni Prigojine.L'opposant politique et ancien candidat à la présidentielle en Russie, Alexeï Navalny s'était par exemple retrouvé dans le coma lors d'un vol reliant Tomsk (Sibérie) à Moscou le 20 août 2020. Ses proches suspectent une tentative d'empoisonnement après l'absorption d'un thé à l'aéroport. Vladimir Kara-Mourza, journaliste et opposant au régime russe indique quant à lui avoir échappé à plusieurs tentatives d’empoisonnement en 2015 et 2017, note Reuters. Des niveaux anormaux de zinc, cuivre, mercure et manganèse avaient été retrouvés dans son sang par un laboratoire allemand. Alexander Litvinenko, lui, n'a pas eu la même chance. Retrouvé mort en 2006, cet ancien membre du KGB, et critique de Vladimir Poutine, a été empoisonné au polonium-210, un isotope hautement radioactif alors qu'il se trouvait à Londres.

La liste est encore longue. Alexandre Perepilitchni, Viktor Iouchtchenko, Anna Politkovskaïa, Sergueî Skripal... autant de noms au sort similaire. Reste que si pour le moment, les circonstances exactes du crash de l'avion d'Evguéni Prigojine ne sont pour l'heure pas encore connues, sa mort, tout comme celles qui l'ont précédée, interroge quant à l'implication possible du chef d'État russe dans la disparition de ses ennemis.

publié le 25 août à 15h40, Kévin Comby, 6Medias

Liens commerciaux