L'IA n'a pas perturbé les élections en 2024, selon Meta
© Joseph Prezioso, AFP - Les craintes que l'intelligence artificielle déclenche un flot de désinformation pour tromper les électeurs dans le monde en 2024 ne se sont pas réalisées, selon le géant américain Meta, maison mère de Facebook
Les craintes que l'intelligence artificielle déclenche un flot de désinformation pour tromper les électeurs dans le monde en 2024 ne se sont pas réalisées, a affirmé mardi le géant américain Meta, maison mère de Facebook.
Les systèmes de défense face aux campagnes d'influence mensongères sur la plateforme de l'entreprise ont tenu, a affirmé à des journalistes le président de Meta pour les affaires internationales, Nick Clegg.
"Je ne pense pas que l'utilisation de l'IA générative ait été un outil particulièrement efficace pour eux", a dit M. Clegg en faisant référence aux individus derrière ces campagnes de désinformation. L'écart "entre ce qui était attendu et ce qui a été observé est assez important".
Selon l'entreprise, la plupart des opérations d'influence qu'elle a stoppées ces dernières années ont été menées par des acteurs venant de Russie, d'Iran et de Chine. Meta a assuré ne pas avoir l'intention de baisser la garde, car les outils d'IA générative devraient devenir plus sophistiqués et répandus, selon l'entreprise.
M. Clegg a fait référence à 2024 comme étant l'année électorale la plus importante, puisqu'on estime que deux milliards de personnes se seront rendues aux urnes à travers le monde.
"Les gens s'inquiétaient à juste titre de l'impact potentiel de l'IA générative sur les élections au cours de cette année", a dit M. Clegg aux journalistes.
"Il y a eu plusieurs avertissements concernant les risques potentiels de phénomènes comme des +deepfakes+ généralisés et des campagnes de désinformation basées sur l'IA", a-t-il ajouté.
Et selon lui, la prévention de l'utilisation malveillante de l'IA générative dans les élections est devenue un enjeu pour l'ensemble du secteur.
Le président élu américain Donald Trump a été très critique envers Meta, l'accusant de censurer les points de vue conservateurs.
Mais M. Clegg a affirmé ne pas savoir si Mark Zuckerberg, patron de Meta, et Donald Trump avaient discuté des politiques de modération des contenus, lorsqu'il a été invité à dîner dans sa résidence en Floride la semaine dernière.
"Mark (Zuckerberg) veut jouer un rôle actif dans les débats que chaque administration doit avoir concernant le maintien du leadership américain dans le monde technologique (...) et particulièrement le rôle central que l'IA jouera dans ce domaine", a affirmé M. Clegg.
Il a ajouté qu'avec le recul, Meta avait "exagéré" la modération de ses contenus lors de la pandémie de Covid-19 et que l'entreprise "redouble" d'efforts pour améliorer la précision avec laquelle elle cible les contenus à supprimer.
"Nos règles en matière de contenus évoluent et changent tout le temps", a-t-il expliqué.
"Nous continuerons à travailler sur tout cela, en gardant à l'esprit que nous n'y parviendrons jamais parfaitement et que nous ne satisferons pas tout le monde."
publié le 3 décembre à 17h01, AFP