"Date fatidique" : l'Allemagne retient son souffle à la veille du 9 novembre
© Wikimedia Commons
À la veille du 9 novembre considéré comme la "date fatidique" en Allemagne, le pays retient son souffle. Dans le contexte du conflit au Proche-Orient, beaucoup redoutent une importante montée des actes antisémites, alors même que plusieurs incidents se sont déjà produits ces dernières semaines.
Le jour est considéré comme la "date fatidique". De la chute de l'Empire à celle du mur de Berlin en passant par la "Nuit de Cristal", le 9 novembre est toujours considéré outre-Rhin comme le jour où se sont déroulés les principaux événements marquants de l'histoire allemande au cours du 20e siècle, rapporte Challenges, mercredi 8 novembre. À la veille des commémorations des pogroms anti-juifs de 1938, beaucoup redoutent en Allemagne une montée de l'antisémitisme dans le contexte de la guerre qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre. "Il faut donner aux juifs la certitude absolue que 2023 ne sera pas 1938", a ainsi martelé Nancy Faeser, la ministre allemande de l'Intérieur, tout en appelant l'ensemble de la société à faire bloc contre l'antisémitisme.
Des actes antisémites répétés
Il faut dire que ces derniers temps, les actes de haine anti-juifs se répandent comme une traînée de poudre. Slogans, insultes, menaces, et graffitis ont fleuri à Berlin, comme dans plusieurs grandes villes allemandes et européennes. Pour exemple, en France, près de 1 040 actes antisémites ont été relevés depuis le début du conflit, a indiqué sur le plateau du 20h Gérald Darmanin, dimanche 5 novembre.
En Allemagne, où le parti d'extrême droite AfD continue de grimper dans les sondages avec plus de 20% d'intentions de vote, les incidents se multiplient. Ainsi, samedi 4 novembre, une manifestation en soutien au peuple palestinien a été émaillée d'incidents. Au cri de "Shame on you", les quelque 9 000 participants s'en sont pris à une boutique Starbucks située à Friedrichstrabe, la grande artère commerçante de la capitale allemande au motif que le fondateur de l'enseigne est juif. "Celui qui relativise ou approuve les actes inhumains du Hamas s'oppose à nos valeurs et à notre droit, et doit en répondre", a averti Nancy Faester.
publié le 8 novembre à 15h35, Kévin Comby, 6Medias