France

Val-de-Marne : des marabouts placés en détention provisoire pour viol et escroquerie

Trois marabouts ont été mis en examen pour viol et escroquerie, rapporte Le Parisien. Le préjudice est estimé à 1,5 million d'euros. Les malfrats officiaient dans le même cabinet et facturaient 500 euros leurs "consultations".

Escroquerie en bande organisée, extorsion, blanchiment, agression sexuelle et viol. Voilà la longue liste des faits reprochés à trois marabouts guinéens qui officiaient aux côtés d’autres "professeurs" dans un cabinet de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Désormais mis en examen et placés en détention provisoire, ils sont déjà visés par 17 plaintes, précise Le Parisien dimanche 14 avril. Les faits qui leur sont reprochés auraient été commis depuis mai 2020. Mais cela fait plus de dix ans que les policiers de Nogent-sur-Marne prennent les plaintes de clients du cabinet dans les couloirs du commissariat.

De nombreuses femmes ont déposé plainte. "Leur point commun, c’est la misère affective. On n’est pas sur de la magie noire avec des rites un peu bizarres. Plutôt sur des discussions et des prières. Ces clients viennent voir des marabouts comme on va chez le psy. Sauf que 500 euros la séance, c’est salé", explique un fonctionnaire au Parisien. Un montant exorbitant qui fait que le préjudice est estimé à 1,5 million d’euros. Mais ce n’est pas tout. Une jeune femme accuse deux des marabouts de violences sexuelles.

Une cliente délestée de 50 000 euros

Après un chagrin d’amour, l’étudiante parisienne s’est rendue à plusieurs reprises au cabinet. Les marabouts ont commencé par des "consultations" classiques avant, selon sa plainte, de lui dire "qu’elle devait être purifiée de l’intérieur. Car son corps était habité par un esprit démoniaque", souligne une source proche de l’enquête. Une séance qui vaut à l’un des marabouts d’être mis en examen pour viol et à l’autre pour agression sexuelle. "Cela ne ressemble pas à leur manière d’opérer habituellement et il n’y a, a priori, qu’une seule accusation de ce type", défend Me Sukeyna Elachguer, avocate d’un des suspects.

Pour ce qui est de la partie escroquerie du dossier, les clients qui estiment avoir été arnaqués sont plus nombreux. Une femme affirme avoir été délestée de quelque 50 000 euros, au fil des séances. Un homme, lui, aurait laissé l’intégralité de ses économies au point de ne plus pouvoir payer les soins médicaux de son enfant. "Les marabouts étaient indépendants, mais ils se rendaient des services, un peu comme dans une guilde", souligne une source proche de l’enquête au quotidien. Si bien que les clients pouvaient passer de l’un à l’autre dans l’espoir de retrouver le bonheur. Me Sukeyna Elachguer argue que dans de tels cas de figure, les clients du professeur qu’elle défend étaient "consentants" et "conscients" au moment de régler la facture.

publié le 15 avril à 09h40, Cathy Gerig, 6Medias

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