Une famille voit débarquer des policiers chez elle en pleine nuit, il s’agissait en fait d’un canular
© Joly Victor/ABACA
Des dizaines de policiers ont débarqué au domicile d’une famille en pleine nuit, pour intervenir sur un féminicide. La famille a en réalité été victime de "swatting".
Une nuit qu’ils ne sont pas près d’oublier. Une famille a vu débarquer à son domicile, en pleine nuit, une quarantaine de policiers armés, qui pensaient intervenir sur un féminicide. “C'est la police. Vous êtes toute seule dans votre domicile, madame ?” pouvait-on entendre sur les images de la caméra de vidéosurveillance, rapporte BFMTV, samedi 2 mars.
Les quatre brigades de policiers veulent alors interpeller le père de famille, qu’ils pensent coupable d’un féminicide. Cette famille a en réalité été victime de "swatting", un canular téléphonique visant à piéger les services de police en les faisant se déplacer pour rien.
"Ils ont dit qu'ils avaient reçu un appel d'un enfant se présentant comme le nôtre. Il a dit aux policiers : 'Dépêchez-vous, il faut venir, mon père a tiré une balle dans le ventre de ma mère'", a raconté la mère de famille à BFMTV. Cette expérience reste un traumatisme pour les victimes. "On a toujours ces images de policiers, on les voit partout dans la maison. Surtout celui qui nous fixait avec son arme dehors. Quand je sors, c'est le premier endroit où je regarde. On n'arrive pas à passer à autre chose. On y pense tout le temps", a-t-elle ajouté.
Un phénomène qui se multiplie
Le "swatting", qui vient des États-Unis, est de plus en plus fréquent en France. "Ça peut être des appels téléphoniques, par mail ou sur les réseaux sociaux. On a une multiplicité des modes opératoires, c'est cela qui est nouveau", a expliqué Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale. Des établissements scolaires, musées ou aéroports ont été victimes d’évacuations ces derniers mois pour des alertes à la bombe, alors qu’il s’agissait de fausses alertes.
Les auteurs de "swatting" s’exposent à une lourde sanction pénale : deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
publié le 2 mars à 13h50, Lilian Moy, 6Medias