Strasbourg : Dieudonné finalement autorisé à jouer son spectacle, initialement interdit
© Taamallah Mehdi/ABACA - La décision de la préfète a été suspendue en référé par la justice.
Ce vendredi, la justice a annulé la décision de la préfecture du Bas-Rhin, qui avait demandé l’annulation d’un spectacle de l’ancien humoriste, évoquant ses multiples condamnations pénales, rapporte Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Il pourra finalement se produire dans le Bas-Rhin, conformément à un référé en justice. Dans un arrêté publié vendredi 5 avril, Josiane Chevalier, la préfète du Bas-Rhin, avait expliqué que le spectacle de l’ancien humoriste Dieudonné, intitulé "Sous bracelet : un spectacle hors du commun" ne pourrait pas être joué dans son département. Produit par la SARL Les Productions de la Plume, l’événement devait avoir lieu ce dimanche 7 avril à partir de 18 heures, dans un lieu non défini du département, rappelle Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Des précédents par le passé
Quelques heures avant le début de la représentation, les spectateurs potentiels devaient recevoir un SMS leur indiquant comment accéder à cette dernière, selon le site Dieudosphère. Dans cette organisation, la préfecture du Bas-Rhin avait observé "une réunion publique" pouvant provoquer des "troubles à l’ordre public", en particulier en raison des atteintes au respect de la dignité de la personne qui peuvent y avoir lieu. À ce titre, la préfecture a souligné les multiples condamnations pénales, "dont certaines définitives", sur des paroles à caractère antisémite, incitant la haine raciale. En mars, Thierry Quéffelec, le préfet du Haut-Rhin avait pris un arrêté similaire afin de faire interdire la tenue d’un spectacle qui devait se dérouler à 20 kilomètres de Colmar, dans un lieu tenu secret. Et en octobre aussi, à Mulhouse cette fois-ci.
Mais la décision de la préfecture du Bas-Rhin a été annulée par la justice. Ainsi, le tribunal, saisi en référé, a considéré ne pas être en mesure de confirmer que d’autres représentations du spectacle auraient provoqué "des troubles physiques ou matériels à l’ordre public", ni que cette décision serait "nécessaire et proportionnée pour prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public". Il a conclu que l’interdiction portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression" et a ainsi suspendu la décision préfectorale. Une décision similaire avait été rendue par la justice administrative à Toulouse au mois de novembre.
publié le 7 avril à 07h30, Nathan Hallegot, 6Medias