France

Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice et acteur de l’abolition de la peine est mort, est décédé à 95 ans

Robert Badinter est décédé dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février à 95 ans. Il a marqué la politique et la société française. Il restera le ministre de la Justice qui a aboli la peine de mort dans le pays.

Robert Badinter, l’ancien garde des Sceaux sous la présidence de François Mitterrand, est décédé à 95 ans dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février. C’est une de ses collaboratrices qui a annoncé la triste nouvelle, rapporte BFMTV. Robert Badinter a été l'artisan de la peine de mort en France en 1981, l’une des mesures les plus emblématiques de la présidence de François Mitterrand. Il a également été à l'origine de la dépénalisation de l'homosexualité le 4 août 1982. Robert Badinter était également l’ancien président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 et sénateur des Hauts-de-Seine pendant 15 ans (de 1995 à 2011).

Robert Badinter a perdu son père pendant l'Occupation en 1943. Il vit à ce moment-là à Lyon avec sa famille mais son père est arrêté dans une rafle organisée par Klaus Barbie. Son père meurt dans le camp de Sobibor en Pologne. Avec sa mère, ils partent se réfugier chez des amis avant de fuir à Cognin en Savoie. "Nous étions dans l'angoisse constante concernant le sort de mon père. Et, malgré tout, nous baignions dans une atmosphère apaisante", confiait-il au Point en 2012, rappelle franceinfo. Il a 16 ans lors de la Libération et il se lance ensuite dans la carrière d'avocat. "J'avais 21 ans et il fallait que je gagne ma vie. C'est ainsi que je suis devenu avocat. Par hasard, pas par vocation", racontait-il en 2019 à l'Harvard Business Review France.

Emmanuel Macron salue "une figure du siècle"

Après l'annonce de son décès, Emmanuel Macron a rendu hommage à Robert Badinter dans un message sur X. Il salue "une figure du siècle" qui "ne cessera jamais de plaider pour les Lumières". De son côté, Gabriel Attal a salué le combat de Robert Badinter en écrivant sur X : "Toute sa vie, il a fait tonner la voix de la Justice." Jean-Luc Mélenchon a également rendu hommage à l'homme politique dans un message sur X : "Peu importe les désaccords. Je n'ai jamais croisé un autre être de cette nature. Il était tout simplement lumineux."

Robert Badinter a démarré son combat contre la peine de mort en 1972. Il parvient à l'abolir quand il est garde des Sceaux sous François Mitterrand en 1981. "Il était 12h50, le 30 septembre 1981, quand le Sénat a voté l'abolition. Je suis sorti du Sénat, il faisait beau. Je suis rentré à la maison à pied, en me disant que, désormais, c'était fini", se souvient-il dans le Harvard Business Review France.

publié le 9 février à 11h47, Capucine Trollion, 6Medias

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