En Savoie, des professeurs refusent de nommer leur collège Robert Badinter pour de surprenantes raisons
© Lafargue Raphael/ABACA
Les professeurs du petit collège de Saint-Etienne-de-Cuines, en Savoie, se sont opposés au nom de Robert Badinter pour leur établissement. La raison ? L'homme politique serait inconnu des élèves, qui pourraient le confondre avec une chaîne de supermarché.
En Savoie, les enseignants de Saint-Étienne-de-Cuines se sont opposés au nom de Robert Badinter pour leur collège. Et la raison est surprenante. Petit collège de 300 élèves, il s'agit du dernier établissement scolaire à ne pas avoir été nommé dans la vallée de la Maurienne, selon Le Parisien. Pour remédier à ce problème, le conseil départemental a évoqué le nom de Robert Badinter, l'ancien garde des Sceaux connu pour l'abolition de la peine de mort, décédé en février 2024.
Alors que la proposition semblait plaire au conseil, elle a pourtant été rejetée par une partie des enseignants de l'établissement. Ces derniers ont évoqué les raisons de ce refus dans une lettre transmise à Nathalie Schmitt, vice-présidente du département déléguée aux collèges, qui a ensuite été lue vendredi 21 juin devant les membres du conseil départemental. "La plupart des enseignants ne souhaitent pas que le collège s’appelle collège Robert-Badinter. À travers le nom de notre collège, il nous semble important de mettre en avant un aspect de notre environnement naturel, pour plusieurs raisons", justifie le corps enseignant.
"Évoquer un peu trop le nom de leur supermarché préféré"
"Ce sera plus évocateur pour les élèves que le nom d’une personnalité qu’ils ne connaissent pas (…). Le nom de Badinter risque malheureusement pour certains élèves d’évoquer un peu trop le nom de leur supermarché préféré", relaie le Dauphiné libéré. En effet, les professeurs craignent que leurs élèves confondent un homme politique connu pour sa lutte pour l'abolition de la peine de mort... au Intermarché où ils font leurs courses. Une justification polémique qui suscite le malaise du rectorat, face à la "maladresse des enseignants", rapporte Le Parisien.
publié le 25 juin à 11h40, Angéline Da Costa, 6Médias