France

Retraite : ces femmes qui continuent de travailler, malgré leur âge avancé

© Pexels - En rentrant de ces matinées de dur labeur, Rosa confie dormir "trois quarts d’heure", car son corps lui dit "qu’il faut se reposer".

France 3 Régions est allé à la rencontre de deux sexagénaires qui poursuivent leur activité professionnel au-delà de l’âge légal afin de pouvoir vivre décemment. Une situation qui pourrait s’étendre à d’autres travailleuses toujours plus précarisées.

Ne leur parlez pas de retraite, en dépit de leur âge avancé qui leur accorderait pourtant ce droit. Rosa et Nina, respectivement âgées de 68 ans "et demi" et de 62 ans continuent pourtant de travailler, malgré les cheveux blancs et la peau plissée. "Si je travaille, je ne vieillis pas", confie ainsi la première à nos confrères de France 3 Aquitaine, qui réalise toujours le ménage dans certains locaux professionnels, à raison de 12 heures réparties sur trois jours de la semaine.

"J’ai moins de 1000 euros de retraite"

En rentrant de ses matinées de dur labeur, Rosa confie dormir "trois quarts d’heure", car son corps lui dit "qu’il faut se reposer". Si elle aurait pu prendre sa retraite en 2018, elle s’est finalement résignée à continuer d’être en activité, afin de pouvoir régler deux crédits à la consommation qui l’obligent encore à débourser 280 euros mensuels, mais aussi de faire face à l’inflation. Ses enfants lui ont néanmoins interdit de poursuivre toute activité professionnelle au-delà des 70 ans. Nina, elle aussi, a appris à composer avec une retraite insuffisante.

"J’ai moins de 1000 euros de retraite. Si je veux m’alimenter, je n’avais pas d’autre choix que de reprendre une activité", glisse-t-elle. Reconvertie en aide ménagère payée "en chèque CESU", la sexagénaire peut ainsi "contrôler" ses dix heures hebdomadaires. "Je n’ai pas la force physique de faire davantage", semble-t-elle presque s’excuser. Si elle reconnaît qu’il est anormal de "travailler aussi longtemps", cela lui permet de régler ses factures du quotidien.

Des réalités ubuesques qui pourraient devenir légion pour les femmes aux petites retraites. "Ces situations me révoltent. Ce sont des métiers usants et fatigants, certains sont déjà malades avant même l’âge de départ”, s’insurge Karima, déléguée CGT chez Adomi. Avec 97% des femmes qui “subissent le temps partiel", la syndicaliste dénonce une forme de fatalisme. “Comme aujourd’hui ces situations sont de plus en plus nombreuses, on voit ça comme une normalité", déplore Karima.

publié le 30 décembre à 09h50, Nathan Hallegot, 6Medias

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