Rescapé du Bataclan, le dessinateur Fred Dewilde s'est donné la mort
© Urman Lionel/ABACA - La façade du Bataclan à Paris
Hanté par la soirée d’horreur à laquelle il avait survécu, le 13 novembre 2015 dans la fosse du Bataclan, l’auteur de BD Fred Dewilde s’est suicidé dimanche 5 mai, annonce sa famille dans un communiqué relayé par Le Parisien.
Il avait survécu à la soirée du 13 novembre 2015, alors qu’il se trouvait dans la fosse du Bataclan lors de l’attentat terroriste qui a fait près d’une centaine de morts. Le dessinateur Fred Dewilde a mis fin à ses jours dimanche 5 mai, apprend-on ce mardi 7 mai d’un communiqué rédigé par sa famille et transmis à l’association de victimes Life for Paris, également relayé par Le Parisien. Marqué à vie par le massacre auquel il avait survécu, le bédéiste, père de trois enfants, avait décidé de consacrer une partie de son œuvre à la tragédie dont il ne s’est jamais vraiment remis.
"Ce n’est pas survivre qui est difficile, c’est vivre avec"
"Il disait qu’une partie de lui était morte ce soir-là", ont confié ses proches, cités par le quotidien. Un traumatisme dont il avait su tirer quelques albums, dans lesquels il était parvenu à partager avec le lecteur une partie de son vécu. Ce qu’il vivait comme "un exutoire, une psychanalyse", avait-il avoué au Parisien, lors d’un portrait vidéo réalisé en 2021. On y apprenait que le dessinateur, ex-illustrateur médical, souffrait de stress post-traumatique. "Ce n’est pas survivre qui est difficile, c’est vivre avec", avait-il alors commenté.
"Il luttait sans relâche avec tant de courage, de talent et de générosité depuis ce soir funeste", peut-on lire dans le communiqué signé par sa famille, qui déplore la fin tragique du combat de l’artiste contre ses démons, "terrassé par la violence de ses traumas". L’association de survivants des attentats du 13 novembre, Life for Paris, dont Fred Dewilde était membre, a également tenu à saluer le dessinateur en partageant dans une publication sur X (ex-Twitter), l’un de ses dessins intitulé "L’amour, le pardon, le partage et la connaissance".
publié le 7 mai à 16h25, Joanna Wadel, 6Medias