Jugé pour violences conjugales, Stéphane Plaza réfute et assure "ne pas contrôler sa force"
© Dimitar DILKOFF, AFP - Stéphane Plaza arrive au tribunal correctionnel de Paris, le 9 janvier 2025, avec ses avocats Maître Carlo Alberto Brusa et Maître Hélène Plumet
Jugé à Paris pour violences sur deux anciennes compagnes, le célèbre agent immobilier Stéphane Plaza a réfuté jeudi à la barre les accusations, évoquant notamment "un incident malheureux": "Je ne contrôle pas ma force".
Le présentateur de télévision, vêtu d'un costume bleu nuit et d'un T-shirt blanc, comparaît notamment pour "violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin" entre 2018 et 2022 sur une ancienne compagne, Amandine. Il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Au cours de l'enquête, Amandine a raconté avoir subi quatre épisodes de violences et d'humiliations.
Au printemps 2022, elle décrit une scène où M. Plaza lui a tordu les doigts d'une main. Une radiographie constate deux luxations et un arrachement osseux. Elle assure aussi qu'il l'a "étranglée" avec son avant-bras.
M. Plaza lui envoie ensuite plusieurs messages. "Tu me pousses à bout, et je pète un plomb, voilà la réalité. L'homme le plus violent du monde. Je t'embrasse tendrement", lui écrit-il notamment.
"Avec ce texto, on pourrait penser que vous reconnaissez avoir commis des violences", lui fait remarquer le président.
"C'est sorti de son contexte", assure M. Plaza. "Je lui prends les mains et je les écarte, mais je ne contrôle pas ma force car je suis dyspraxique et maladroit (...) et je ne vois pas qu'elle a mal", insiste-t-il, niant l'avoir étranglée.
"Il y a une force qui n'aurait pas dû être, c'est un incident malheureux", insiste-t-il. "J'ai blessé nombre de personnes, même sur des tournages. Moi-même j'ai pu me blesser".
- "Tout s'écroule" -
Amandine a aussi décrit un séjour au Maroc, où Stéphane Plaza, son compagnon et employeur, l'aurait humiliée auprès d'une personnalité marocaine en lui disant: "Je t'ai ramenée une femme, je ne rigole pas, prends-la, c'est ton cadeau".
Une "blague", balaie jeudi M. Plaza. "Avec le recul et les mentalités qui ont changé, peut-être que je ne la referais pas". "Je ne l'ai pas rabaissée, je l'ai emmenée partout !", a-t-il poursuivi. "Pour moi la femme, c'est ce qu'il y a de plus beau".
"Il oscillait: il prenait soin de moi, mais ça pouvait changer en 48 heures et tout s'écroule", a témoigné Amandine.
- Pourquoi ne pas avoir stoppé cette relation ? Elle a duré cinq ans, interroge le président.
- J'étais éprise, je travaillais pour lui, on vivait dans son appartement. Et il y avait des moments de mieux. Alors j'ai eu du mal à sortir de tout ça.
- "Un mauvais Vaudeville" -
M. Plaza est aussi jugé pour "violences habituelles psychologiques par concubin" sur Paola, entre 2021 et 2022.
Elle dénonce des propos dénigrants. Une fois, elle l'enregistre.
- Avez-vous voulu le piéger ? lui demande le président.
- Je voulais le faire écouter à ses proches. Ce n'était pas normal, la façon dont il me parlait. Des personnes comme M. Plaza ne doivent pas se sentir tout puissants.
"C'était un jeu entre nous !", rétorque le prévenu, "un mauvais Vaudeville".
Le mal-être décrit par Paola est tel qu'elle va se faire opérer pour augmenter sa poitrine et espérer lui plaire davantage.
"Je n'ai pas compris qu'elle n'allait pas bien", a affirmé M. Plaza, la présentant comme vénale, "une princesse" qui mentirait: "Elle dit qu'on se voit quatre fois par semaine, mais je ne pouvais pas, c'est mathématique, j'ai six relations en même temps".
Il a aussi nié l'avoir mordue deux fois, comme elle l'affirme.
Au cours de l'enquête, les deux plaignantes se sont vu reconnaître une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours pour ces violences récurrentes.
Trois connaissances, citées par la défense, ont décrit à la barre M. Plaza comme "généreux", "calme".
L'une d'entre elles entretient une relation avec lui depuis 2018. "Je sais qu'il est infidèle, ca peut faire l'objet d'une dispute mais alors il est très fuyant. C'est moi qui dégénère". Lui est "tendre".
L'affaire avait débuté en septembre 2023, avec la publication par Mediapart des témoignages de trois anciennes compagnes. Le parquet avait ensuite ouvert une enquête.
De son côté, M. Plaza a dénoncé un harcèlement et cyberharcèlement à son encontre, de la part des femmes qui l'accusent de violences. Cette plainte a été classée sans suite le 7 janvier, mais la défense a déposé une autre plainte pour obtenir la saisine d'un juge d'instruction.
Initialement agent immobilier, Stéphane Plaza est devenu une star du petit écran quand M6 l'a propulsé en 2006 à la tête des émissions "Recherche appartement ou maison" et "Maison à vendre" (2007), suivies de "Chasseurs d'appart" (2015). A ce stade, M6 a exclu de mettre fin à leur collaboration.
publié le 9 janvier à 21h05, AFP