France

"Prends-moi à sa place" : l’otage sauvée par Arnaud Beltrame témoigne pour la première fois

Arnaud Beltrame reste dans les mémoires comme le gendarme qui a sauvé Julie (son prénom a été modifié), la caissière retenue en otage à Trèbes en 2018. Elle raconte pour la première fois son sauvetage, auprès du Figaro.

"Relâche la petite dame, elle n’y est pour rien". Ces mots résonnent encore dans la tête de Julie, la caissière victime d’une prise d’otage par le terroriste Radouane Ladkim, le 23 mars 2018. Dans le Super U de Trèbes (Occitanie), un homme ouvre le feu, tuant plusieurs personnes, avant de garder captive la mère de famille. "Il me dit qu’il est prêt à mourir en martyr, je lui réponds que moi non", se souvient-elle, dans les colonnes du journal Le Figaro.

Julie se rappelle également de l’agitation à l’extérieur lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux : "C’était le Far West, je sentais que ça allait dégénérer, que ça allait tirer dans tous les sens et que moi, je serai au milieu", décrit-elle. C’était sans compter sur l’intervention d’Arnaud Beltrame, le colonel qui a décidé de faire face à l’assaillant, seul.

"J’ai une dette envers lui"

"Je représente l’État, prends-moi à sa place", répétait alors Arnard Beltrame. Après avoir accepté l’échange, la caissière est relâchée et réussit à rejoindre la sortie. Avant qu’Arnaud Beltrame ne se fasse abattre par l’assaillant.

"Dans mes tripes, je sens une rage qui me tenaille, la colère d’avoir perdu un homme si honorable", assure-t-elle, essayant aujourd’hui de se montrer digne de la vie qu’il a protégée en risquant la sienne. "J’ai une dette envers lui", conclut-elle, tentant toujours de se reconstruire, cinq ans après l’attaque.

publié le 4 janvier à 22h49, Laureline Chatriot, 6Medias

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