Pourquoi la France fait face à une soudaine vague de cyberattaques ?
© Sputnik/ABACA - L'arrestation de Pavel Durov a fait hurler nombre de fans, accusant la France de ne pas respecter la liberté d'expression.
Des groupes de pirates multiplient les attaques contre des sites publics, en représailles à l'interpellation de Pavel Durov, PDG de l'application de conversation cryptée Telegram.
L'arrestation du milliardaire franco-russe Pavel Durov, fondateur et PDG de Telegram, a mis ses soutiens dans une colère noire. Accusé d’une douzaine d’infractions, dont complicité dans la détention et la diffusion d’images à caractère pédopornographique, l'homme d'affaires devrait sortir de sa garde à vue ce mercredi 28 août. En attendant, la France est en proie à des vagues de cyberattaques pour protester contre son arrestation. Selon 01Net, des sites français, particulièrement de structures publiques comme la ville de Marseille ou des plateformes gouvernementales ont été ciblées.
Un groupe d'hacktiviste a déjà revendiqué ces attaques sur X (ex-Twitter) : "Tout le monde sait que Pavel Durov, le fondateur de Telegram, a été arrêté par les autorités françaises. Il est évident que l’Europe pourrie va tout faire pour prendre le contrôle de Telegram. Nous commençons la destruction totale de toute l’infrastructure française avec nos amis de People’s Cyber Army", a-t-il écrit.
"Attaque contre la liberté d'expression" ?
Si les attaques sont jusqu'ici bénignes, SaxX, chercheur en cybersécurité, craint des tentatives pouvant être plus graves, avec l'envoi de rançongiciels ou des vols de données personnelles. Des lieux stratégiques, comme des aéroports, ont déjà été ciblés par des attaques depuis l'arrestation de Pavel Durov.
Ces groupes de pirates réclament la remise en liberté du franco-russe, déplorant une "attaque à la liberté d'expression". Face à la vague de protestations, Emmanuel Macron avait pris la parole, arguant que "La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera. Dans un État de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi. L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer."
publié le 28 août à 09h46, Martin Pereira, 6Medias