France

Pique-nique de détenus à Versailles : un projet "ni confirmé ni attribué", réagit l’administration pénitentiaire

Après le scandale suscité par le projet d’une sortie de détenus au château de Versailles, l’Administration pénitentiaire a témoigné, jeudi 23 mai, auprès de TF1 Info, pour clarifier la situation. Le projet ne sera pas mis en œuvre.

"Ce projet d'activité n'avait été ni confirmé ni attribué", a déclaré l’Administration pénitentiaire, jeudi 23 mai, à TF1 Info. Une déclaration qui met fin au scandale démarré la veille. Il avait été indiqué que le 27 juin prochain, entre 10 et 15 détenus de la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle) devaient se déplacer dans les Yvelines pour visiter le château de Versailles, pique-niquer et se promener dans les jardins du domaine royal. Du côté des policiers, l’information avait été mal perçue.

"Au regard de la distance entre l'établissement pénitentiaire et le château de Versailles et au regard des problèmes d'encadrement et de sécurité, ce projet de sortie n'a pas été poursuivi", a également indiqué l’Administration pénitentiaire. La veille, le syndicat de police Alliance avait vivement critiqué cette sortie pédagogique et a appelé à revenir à "l'aspect punitif de la prison et moins à l'aspect loisirs", sur BFMTV. Le syndicat tenait à rappeler que la prison n’était pas "une colonie de vacances".

Une sortie qui avait divisé la profession

"La sortie pédagogique au château de Versailles, je ne vois pas l'intérêt dans la réinsertion des détenus", avait réagi Jérôme Vitry, délégué départemental du syndicat Alliance 78, au micro de BFMTV, mercredi 22 mai. "Par contre, je vois tout l'aspect négatif, les contraintes et la pression supplémentaires que ça va amener à mes collègues sur le terrain pour encadrer tout ça", avait-il ajouté. Son avis n’était pas partagé par le syndicat des surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa, pour qui "la réinsertion, c'est la sécurité publique de demain". "Si on échoue à réinsérer la population pénale, il ne faut pas s'étonner du taux de récidive derrière", avait affirmé Wilfried Fonck, le secrétaire national du syndicat pénitentiaire, au micro de BFMTV. Ce dernier comprenait toutefois les craintes des policiers à propos de la sécurité, "notamment au moment où les forces de l'ordre sont sous pression à l'approche des Jeux olympiques".

publié le 23 mai à 12h37, Cédric Alexis, Capucine Trollion, 6Medias

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