France

Minima sociaux : une revalorisation insuffisante risque d’entraîner 200 000 personnes dans la pauvreté

© HJBC stocklib - Photo d'illustration

La Fondation Jean-Jaurès et le collectif Alerte ont exprimé leurs craintes de voir plus de 200 000 personnes basculer dans la pauvreté après une revalorisation insuffisante des minima sociaux.

Le nombre de Français pauvres pourrait bien encore augmenter. D’après les informations de BFMTV, qui relaie le message d’alerte de la Fondation Jean-Jaurès et du collectif Alerte, qui s’appuie sur une simulation publiée jeudi 12 octobre sur le site de la Fondation, 200 000 personnes pourraient basculer dans la pauvreté. Et ce, à la suite d’une revalorisation anticipée des minima sociaux, mais une revalorisation insuffisante. Les minima sociaux, comprenant le revenu de solidarité active (RSA), ont été revalorisés de 1,6 % en avril 2023. Une hausse qui tenait alors compte de l'augmentation de 4 % accordée de "manière anticipée" en 2022 face à l'augmentation des prix.

Le patron de l’économie française, le ministre Bruno Le Maire, avait annoncé en septembre dernier que les minima sociaux seraient encore revalorisés au 1er avril 2024 "de l'ordre de 4,6 %." Mais cette hausse est donc jugée trop insuffisante et surtout trop tardive par les associations d'aide aux plus démunis. "Une revalorisation en avril 2024 risque d'être trop tardive face à l'accroissement de la précarité qui se perçoit très concrètement dans le recours accru à l'aide alimentaire", précise le collectif Alerte. Celui-ci est favorable à une augmentation anticipée de 5 %, soit à hauteur de l’inflation.

160 000 personnes sous le seuil de grande pauvreté

Pierre Madec, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et le collectif ont donc réalisé une simulation afin de voir l’impact d’une revalorisation des minima à 1,6 % et 5 %. Constat : "les salaires augmenteraient comme l'inflation à 5 %, les allocations logements de 3,5 % et les retraites de 0,8 %. Les seuils de pauvreté augmenteraient de 3,5 %."

Ce qui entraînerait alors une perte du pouvoir d’achat des bénéficiaires et environ 200 000 personnes qui pourraient franchir le seuil de pauvreté. Celui-ci se situe "à 60 % du niveau de vie médian, soit moins de 1 102 euros par mois pour une personne seule en 2019."Pire, environ 160 000 se trouveraient alors sous le seuil de grande pauvreté, fixé à 50 % du niveau de vie médian (moins de 919 euros par mois pour une personne en 2019). Selon un rapport de la Drees fin septembre, le nombre d'allocataires des minima sociaux a progressé de 0,4 %, atteignant 4,34 millions de personnes à la fin de 2022.

publié le 13 octobre à 10h00, Ghyslain Le Roy, 6Médias

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