France

Les violences envers les travailleuses du sexe ont augmenté en 2024, alertent des associations

Rassemblement en hommage aux travailleuses du sexe tuées ou violentées en 2024, à l'appel d'associations, devant l'Assemblée nationale à Paris le 17 décembre 2024

© STEPHANE DE SAKUTIN, AFP - Rassemblement en hommage aux travailleuses du sexe tuées ou violentées en 2024, à l'appel d'associations, devant l'Assemblée nationale à Paris le 17 décembre 2024

Les violences envers les prostituées ont augmenté en 2024, alertent mardi des associations, à l'occasion de la journée internationale pour mettre fin aux violences faites aux travailleuses du sexe.

"On a vu une augmentation de 6 % de violences envers les travailleuses du sexe (TDS) entre 2023 et 2024, et une augmentation de la gravité des violences perpétrées : plus de viols, beaucoup plus de tentatives de meurtre et de blessures avec arme", indique Paola Gioia Macioti, coordinatrice chez Médecins du Monde de la plateforme Jasmine, qui recense les violences exercées sur les TDS, en marge d'une manifestation en hommage aux prostituées tuées ou violentées en 2024 en France.

"Sept travailleuses du sexe ont été assassinées et la plateforme Jasmine a enregistré pas moins de 3.110 signalements de faits de violence cette année, avec notamment 203 viols ou tentatives et 82 cas d'agression avec une arme", précise Médecins du Monde.

Une trentaine de personnes étaient rassemblées mardi midi à proximité de l'Assemblée nationale pour rendre hommage à ces victimes et demander une meilleure protection de ces travailleuses, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Cette hausse des violences est directement liée aux lois répressives qui ont augmenté la précarité des travailleuses du sexe, sans changer les conditions matérielles qui poussent les gens à faire ce travail pour subvenir à leurs besoins", affirme Paola Gioia Macioti.

En cause selon elle, la loi de 2016 qui prévoit la pénalisation des clients de personnes prostituées ainsi que des tiers qui aideraient les travailleuses du sexe : "on ne peut pas prendre le risque de crier si on est attaquée parce que si quelqu'un découvre que tu es chez toi et que tu fais du travail du sexe, ton propriétaire va t'expulser, sinon il peut se rendre coupable de proxénétisme", précise-t-elle.

Pour Maîtresse Catin, travailleuse du sexe présente au rassemblement et qui préfère garder l'anonymat, "nous, ce qu'on demande, c'est que les députés et les sénateurs s'engagent à faire un état des lieux des entraves aux droits fondamentaux que nous subissons".

"On est venues dénoncer toutes les violences subies par notre communauté, et aussi commémorer nos mortes", indique de son côté Berthe de Laon, également travailleuse du sexe et coordinatrice de la fédération Parapluie Rouge, groupement d'associations et collectifs de santé communautaire et de défenses des droits des TDS.

"On est là pour que les pouvoirs publics, l'État, les parlementaires puissent nous écouter, puissent nous entendre (...) et puissent enfin mettre fin aux politiques qui nous enterrent", ajoute-t-elle.

publié le 17 décembre à 15h36, AFP

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