Jacquot/Doillon : les larmes de Clémentine Autain en évoquant sa mère comédienne
© Capture d'écran C à Vous
Sur le plateau de C à Vous, mercredi 3 juillet, Clémentine Autain a fondu en larmes en évoquant sa mère comédienne qui a travaillé avec le réalisateur Jacques Doillon, dont la garde à vue a été levée mardi 2 juillet. Il est accusé de viols et tentatives de viols.
Clémentine Autain n’a pas caché son émotion, mercredi 3 juillet, sur le plateau de C à Vous. La députée insoumise, élue dès le premier tour des législatives dimanche 30 juin dans la 11e circonscription de la Seine-Saint-Denis, réagissait à la mise en examen pour viol et agression sexuelle du réalisateur Benoît Jacquot, annoncée ce mercredi soir. "Ce qui déjà a fait avancer les choses, c’est la prise de parole de Judith Godrèche et de toutes ces femmes (…) qui ont bravé la bienséance, fait un travail que je trouve", a expliqué Clémentine Autain avant de s’arrêter de parler, les larmes aux yeux.
La députée s’est ensuite excusée auprès de l’équipe de C à Vous et a pris quelques secondes pour reprendre son souffle, très émue par le sujet abordé. "Je suis particulièrement émue parce que je suis fatiguée aussi, mais c’est une question qui me touche parce que c’est mon combat fondamental, le combat contre le viol", a-t-elle expliqué les yeux rougis. Et d’ajouter : "mais aussi parce que ma mère était comédienne et qu’elle a tourné avec Jacques Doillon". Elle a précisé que sa mère est morte quand elle avait 12 ans et qu’elle ne lui a "pas raconté cette histoire", mais elle "pense qu’il y a eu une bascule dans le film (La femme qui pleure, NDLR) qu’elle a tourné avec Jacques Doillon".
Clémentine Autain a poursuivi en expliquant qu’elle considère que "Jacques Doillon a tiré quelque chose d’elle (de sa mère NDLR), il était dans une relation amoureuse avec elle". La députée a reconnu qu’elle ne saura "jamais ce qui s’est passé".
"La parole se libère, mais il faut encore que les gens entendent"
Toujours émue, Clémentine Autain a aussi expliqué qu’elle connaît bien Judith Godrèche, qui a accusé Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viols et a porté plainte contre les deux hommes en février dernier. "Il faut se rendre compte de ce que c’est pour ces femmes qui parlent. C’est énorme, c’est dur, c’est violent", a déclaré la députée qui a précisé qu’il ne faut pas oublier "toutes ces femmes qui ne parlent pas", qui "n’arrivent pas à parler", qui "ont peur". "La parole se libère, mais il faut encore que les gens entendent, que les hommes entendent ce qui se passe", a souligné Clémentine Autain.
Les comédiennes Isild Le Besco et Julia Roy ont également porté plainte contre Benoît Jacquot. Jacques Doillon a été mis en cause par Isild Le Besco et Anna Mouglalis. Libération et Le Monde ont révélé ce mercredi que trois nouvelles plaintes pour "viols" et "tentatives de viols" visent Jacques Doillon
publié le 3 juillet à 21h21, Capucine Trollion, 6Medias