Faits divers

Amant éviscéré: aux assises, l'accusé dit être "le seul coupable"

Yanick Morandeau, chef d'entreprise jugé aux assises à Nancy pour avoir tué et éviscéré l'amant de sa compagne en 2020, s'est présenté mardi comme

© LOIC VENANCE, AFP - Yanick Morandeau, chef d'entreprise jugé aux assises à Nancy pour avoir tué et éviscéré l'amant de sa compagne en 2020, s'est présenté mardi comme "le seul coupable" de son acte

Yanick Morandeau, chef d'entreprise jugé aux assises à Nancy pour avoir tué et éviscéré l'amant de sa compagne en 2020, s'est présenté mardi comme "le seul coupable" de son acte.

"C'est moi, je suis le seul coupable", a déclaré Yanick Morandeau à son fils, à l'issue de la déposition de celui-ci.

L'entrepreneur a tenté, à la fin de l'audience, de détailler ses soupçons grandissants vis-à-vis de sa compagne, des longs appels de cette dernière avec Eric Diard et de ses retours tardifs au domicile.

Doutant de sa fidélité, il avait placé un traceur GPS dans son véhicule et l'avait suivie le 17 septembre 2020. Il l'avait surprise sur un parking dans son véhicule utilitaire en pleins ébats avec Eric Diard et s'était acharné sur ce dernier en le poignardant à de très nombreuses reprises.

Au total, 56 plaies seront relevées sur la dépouille d'Eric Diard, 48 ans, dont le corps sans vie sera découvert totalement éviscéré par les policiers à l'arrière du Citroën Berlingo où les amants s'étaient retrouvés.

L'ex-compagne n'était pas présente au procès, souffrant d'un syndrome de stress post-traumatique selon sa famille et plusieurs médecins. Elle a fait lire une lettre par son avocate, Alexandra Vautrin.

"On me demande de me présenter à la cour parce que c'est mieux pour les autres, mais qui se soucie de moi, de mon ressenti ?", demande-t-elle dans cette missive.

"J'ai perdu ce jour-là Eric, avec qui j'entretenais une relation amoureuse virtuelle très forte et inimaginable, et Yanick, que je respectais et à qui je ne voulais pas faire de mal. L'image de ce monstre empris de douleur et de rage me hante", déclare-t-elle, avant de fustiger un "acte démesuré, barbare, incompréhensible et impardonnable" de son ex-compagnon.

L'accusé a été questionné par la présidente de la cour sur le couteau qu'il a utilisé pour tuer Eric Diard, la préméditation ou non de son geste - et donc la qualification en assassinat, plus lourdement punie - étant au coeur des débats.

Plus tôt, son fils, âgé de 29 ans, avait évoqué sa mère: "Elle ne va pas très bien, surtout ces deux dernières semaines, elle avait peur de revivre tout ça". Blessée en tentant de s'interposer, "elle est encore très atteinte par les faits, elle y pense tous les jours", a-t-il dit, ajoutant que sa mère et son père continuaient de s'écrire, "parfois avec difficulté".

publié le 17 décembre à 19h24, AFP

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