Les discours les plus marquants de Robert Badinter
© Lafargue Raphael/ABACA
Ancien garde des sceaux, Robert Badinter est mort, vendredi 9 février, à 95 ans. Au cours de sa carrière politique, il s'est battu pour l’abolition de la peine de mort et s’est illustré sur plusieurs sujets.
Ce discours restera son plus marquant. Le 17 septembre 1981, au Palais Bourbon, Robert Badinter, décédé vendredi 9 février à 95 ans, avait plaidé contre la peine de mort devant l’hémicycle. Son abolition avait été votée le lendemain par 363 voix contre 117. Le Sénat avait suivi la décision quelques jours plus tard. Le 9 octobre, l'abolition de la peine capitale était promulguée.
"Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort, ceux-là méconnaissent la vérité humaine", avait-il notamment déclaré lors de son discours. Ministre de la Justice de François Mitterrand entre 1981 et 1986, Robert Badinter était la cible de plusieurs attaques lorsqu’il a fait voter cette loi, il était considéré comme "l’avocat des assassins". À l’époque, la France était le 35ème État au monde à abolir la peine de mort et le dernier de la Communauté européenne.
"Vous m’avez fait honte"
Durant sa carrière politique, l’ex-garde des sceaux a eu d’autre discours marquants, comme celui au Vel d’Hiv lors du 50ème anniversaire de la rafle en 1992. Alors président du Conseil constitutionnel, il avait adressé plusieurs fois au public un "Vous m’avez fait honte", en référence aux sifflets quelques minutes auparavant pour accueillir le président de la République François Mitterrand.
Robert Badinter s’était également illustré en prononçant un discours contre l’homophobie. "Des homosexuels ont payé de leur vie, de leur liberté, une orientation sexuelle, le droit de chacun à disposer, adulte avec un adulte consentant, de son corps. C'est cette répression que nous refusons", avait-il notamment déclaré en mai 2009 lors du premier congrès mondial contre l’homophobie et la transphobie au Quai d’Orsay.
Il avait enfin exprimé sa colère lorsque la tête du président Emmanuel Macron avait été érigée sur des piques lors de manifestations des gilets jaunes. "Quelque homme politique que ce soit, quelque forme politique que ce soit, qu’on promène sa tête sur une pique, avec ce que cela signifie, ce n’est pas admissible !", affirmait Robert Badinter, très en colère, sur le plateau de France 5.
Ministre de la Justice sous la présidence de François Mitterrand, du 23 juin 1981 au 18 février 1986, Robert Badinter a également été président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 et sénateur des Hauts-de-Seine pendant 15 ans (de 1995 à 2011).
publié le 9 février à 13h05, Lilian Moy, 6Medias