Le roquefort et le camembert menacés de disparition ? Le CNRS sonne l’alerte !
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Selon une étude du CNRS sur les fromages, le roquefort (hors AOP) et le camembert pourraient bien disparaître des tables françaises. La faute à qui ? L’industrie agroalimentaire.
D’ordinaire, lorsque l’on parle d’espèces en voie de disparition, on s’attend plutôt à ce qu’il s’agisse d’un animal ou d’un végétal et beaucoup moins d’un fromage. Pourtant, ce produit, cher au cœur des Français, n’est pas épargné par le temps. Des inquiétudes surgissent en particulier pour le roquefort et le camembert. Ce n’est pas le dérèglement climatique qui fait peser la plus grande menace sur ces fromages, mais les critères de sélection et de production imposés aujourd’hui par l’industrie agroalimentaire. Le CNRS a tiré ce mois-ci la sonnette d’alarme.
Pour fabriquer un fromage, un producteur doit sélectionner des souches de champignons "correspondant aux cahiers des charges qu’ils se sont imposés", comme l’explique le CNRS. Ces champignons doivent pouvoir "pousser rapidement sur le fromage qu’ils se doivent de coloniser". Et cette "pression de sélection", notamment aggravée pour les produits non-fermiers ou non classés AOP, fait peser un risque sur la diversité des fromages ensuite proposés aux consommateurs.
Le camembert en voie d’extinction ?
Ces critères de sélection poussés à l’extrême font donc peser une sérieuse menace sur le roquefort (sauf le roquefort AOP) et sur le camembert qui ne sont, eux, ensemencés que par une seule souche du champignon Penicillium (roqueforti ou camemberti).
"Les fromages bleus sont certes menacés mais leur situation est encore bien loin de celle du camembert, qui lui est au bord de l’extinction", indique aussi le CNRS. Au contraire des bleus (comme le roquefort), qui ont quelques exceptions, "le camembert n’est inoculé que par une seule et même souche de Penicillium camemberti et ce partout sur Terre".
publié le 23 janvier à 18h50, Maeliss Innocenti, 6Medias
