Le Mont-Saint-Michel en Bretagne ? L’erreur insolite du Conseil européen
© Prezat Denis/ABACA - Le Mont-Saint-Michel, le 10 août 2022
Dans un quiz sur la France, réalisé dans le cadre de la Fête nationale, l’institution européenne a placé le célèbre monument normand en Bretagne, rapporte BFMTV.
Objet de nombreuses querelles entre les Normands et les Bretons, la localisation du Mont-Saint-Michel a été arbitrée par un acteur impromptu : le Conseil européen. Dans un quizz adressé à ses abonnés, à l’occasion de la Fête nationale française, l’institution a rattaché le célèbre rocher, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, à la région Bretagne, a rapporté BFMTV vendredi 14 juillet.
"Quelle région française a lancé une campagne sur Twitter pour avoir un émoji à l’effigie de son drapeau ?", était la question posée aux abonnés du Conseil européen. Pour illustrer la bonne réponse, la Bretagne, le Conseil a choisi d’afficher le Mont-Saint-Michel. Or, l’abbaye se situe administrativement dans le département de la Manche, en Normandie.
Enjeux culturels et touristiques
Pourtant, comme le note le quotidien régional breton, Le Télégramme, le Mont-Saint-Michel a bien un passé breton, qui date de plus d’un millénaire. Sur le site de la municipalité du rocher, les experts affirment que le lieu a été breton de « 867 à 1009 », avant de tomber dans l’escarcelle des Normands, rapporte Le Monde. Ces inexactitudes ont déjà été repérées dans des manuels scolaires, ou même dans la presse. En août, le célèbre quotidien américain New York Times avait placé le Mont-Saint-Michel en Bretagne.
Au-delà de questions culturelles, ces broutilles se déroulent sur fond d’enjeu touristique substantiel. Avec près de 1,4 million de visiteurs chaque année, le site est l’un des plus visités de France. Les deux régions bénéficient de cet emplacement privilégié, au bord du fleuve Couesnon. Ce cours d’eau sépare la Bretagne de la Normandie. En juin dernier, le président de la République Emmanuel Macron s'était rendu au Mont-Saint-Michel pour célébrer les 1 000 ans de l'édifice.
publié le 14 juillet à 20h10, Antoine Grotteria, 6Medias