France

La note de la France maintenue à AA- par l'agence Fitch : une "confiance encore solide" dans le pays, selon Pierre Moscovici

© Stephane Le Tellec/ABACA

Le premier président de la Cour des Comptes s'est exprimé, au micro du "Grand Jury RTL - Le Figaro - Public Sénat - M6", le 13 octobre, sur la décision de l'agence de notation Fitch de maintenir la note de la France à AA-. "Nous ne sommes pas en faillite" a-t-il réagi.

Vendredi, comme le rappelle RTL, l'agence de notation Fitch a maintenu la note de la France à AA-, soit l'équivalent d'un 17/20 assorti d'une "perspective négative". Pour Pierre Moscovici, premier président de la Cour des Comptes, cette notation "dit plusieurs choses". Elle est d'abord, selon lui, la manifestation d'une "confiance encore solide dans la France". Et d'assurer : "Contrairement à ce que certains disent, comme François Fillon parlant d'une France en faillite, nous ne sommes pas la Grèce. Nous ne sommes pas en faillite".

"Un effort nécessaire"

Pierre Moscovici invite cependant à ne pas faire montre de trop d'enthousiasme, à plus forte raison après la présentation d'un budget 2025 laissant augurer une période de rigueur. Pour contenir l'envolée du déficit public, le gouvernement entend réaliser une économie de 60 milliards d'euros et pour y parvenir, resserrer pas mal de vis. Ce qui pourrait expliquer le "moins" du AA-, indiquant que l'agence Fitch est susceptible de dégrader cette note. "Les risques liés à la politique budgétaire se sont accrus depuis notre dernier examen", explique l'agence, dont la note précédente remonte au mois d'avril dernier. Pierre Moscovici confirme : "On commence à nous regarder en nous posant des questions, en nous demandant si notre signature à l'avenir va être aussi forte". Il lance un avertissement : "Si les marchés commencent à nous regarder de manière plus suspicieuse, il y aura des prises de risque, cela coûtera de plus en plus cher (...) il peut se produire un effet boule de neige. C'est pour cela que cet effort (budgétaire) est nécessaire".

Enfin, il apparaît indispensable au président de la Cour des Comptes de se pencher sur la gestion du budget 2024 : "Au mois de mai nous ferons l'analyse extrêmement précise de ce qui s'est passé en 2024. Il y a une vérité qui doit être établie, il y a des faits qui doivent être montrés, des processus qui doivent être explorés". Selon lui, il n'est pas exclu que "le Parlement décide de le faire plus vite" par le biais d'une commission d'enquête.

publié le 13 octobre à 15h12, Sabrina Guintini, 6Médias

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