Économie

Breton et Moscovici alertent sur "une France à l'arrêt" et réclament un gouvernement qui s'attaque au désendettement

  • L'ex-commissaire européen Thierry Breton à Paris, le 13 novembre 2024
    ©Teresa Suarez, AFP - L'ex-commissaire européen Thierry Breton à Paris, le 13 novembre 2024
  • L'ex-commissaire européen Thierry Breton à Paris, le 13 novembre 2024
    ©Lionel BONAVENTURE, AFP - Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici à l'Université de Toulouse, le 16 octobre 2024

L'ex-commissaire européen Thierry Breton et le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, dont les noms circulent pour entrer dans l'exécutif, se sont tous deux inquiétés lundi "d'une France à l'arrêt" et ont réclamé un gouvernement pour s'attaquer au désendettement sans lequel "il n'y a pas d'avenir".

"La France est à l'arrêt depuis maintenant quasiment un an. On a eu quatre premiers ministres qui se sont succédé, On a les agents économiques qui sont à l'arrêt, qui attendent de savoir s'ils vont investir. On a vraisemblablement un risque de restructuration importante pour nombre d'entreprises (...) Il faut un gouvernement", a alerté M. Breton sur BFMTV/RMC.

Après la dégradation de la note souveraine de la France par l'agence de notation Moody's vendredi, "le rôle des politiques, et en particulier dans la charge des finances du pays, est évidemment de faire mentir les agences de notation", a-t-il jugé.

"Comme la France est un grand pays membre de l'UE, membre de l'euro et disposant d'une épargne extrêmement abondante de plus de 6.000 milliards, cela nous donne un petit peu de temps pour éviter de faire des méthodes +à l'Argentine+" en termes de réduction des dépenses, a-t-il jugé.

"Mais il n'y a pas une seconde à perdre, il faut se donner une trajectoire et puis surtout, s'y tenir", a-t-il insisté, en se réjouissant que François Bayrou ait placé "la lutte contre la dette comme premier point".

De son côté, Pierre Moscovici a prévenu "qu'il n'y a pas d'avenir pour ce pays s'il ne se désendette pas".

"On ne peut rien faire avec une dette de cette ampleur. C'est 25 milliards de remboursement en 2021, 53 milliards cette année, 70 milliards dans l'année qui vient (...) Comment voulez-vous financer des politiques publiques d'avenir?", s'est-il inquiété sur franceinfo.

"Les investisseurs gardent leurs investissements parce qu'ils ne savent pas dans quel univers ils se déploient. Les consommateurs, ils diffèrent leur consommation", a constaté M. Moscovici.

"Il y a un nœud gordien entre l'incertitude économique, l'instabilité politique et la dégradation financière. Il faut trancher ce nœud et pour le trancher, il faut résoudre la question politique", a-t-il résumé.

publié le 16 décembre à 10h37, AFP

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