France

L’utilisation de drones pour sécuriser les manifestations du 1er-Mai fait débat

Plusieurs préfectures de France ont autorisé l’utilisation de drones pour sécuriser les manifestations. Une décision qui fait polémique et fait l’objet de recours en justice, rapporte Midi Libre.

Les préfectures de Lyon, Paris, Rouen, Le Havre ou encore Bordeaux ont donné leur accord aux forces de l’ordre pour qu’elles puissent utiliser des drones afin de surveiller les manifestations du 1er mai, rapporte Midi Libre. Une décision qui fait polémique, notamment auprès d'organisations qui ont déposé des recours en justice dimanche 30 avril, pour contester les arrêtés préfectoraux.

Selon nos confrères du journal Le Point, les préfectures justifient souvent l’utilisation des drones par "des dégradations, des heurts avec les forces de sécurité intérieure et des sabotages des caméras de vidéoprotection constatés lors de certaines récentes journées nationales d'actions intersyndicales." Ces aéronefs permettraient ainsi de veiller à la sécurité des manifestations, notamment au Havre, où des militants se sont regroupés en opposition à la "Fête de la nation" organisée par le Rassemblement national.

Suspension partielle de l’arrêté à Rouen

À Rouen, l'Association de défense des libertés constitutionnelles et le Syndicat des avocats de France ont saisi le tribunal administratif pour contester l’arrêté du préfet de Seine-Maritime. Ils en ont obtenu la suspension partielle. Le juge a en effet considéré que l’utilisation de ces outils portait une "atteinte grave" et était "manifestement illégal à la liberté d'aller et venir et au droit au respect de la vie privée" car ils "excède dans le temps et l'espace la nécessité d'assurer la sécurité de la manifestation du 1er mai".

Ces mêmes associations ont déposé des recours à Paris, Lyon et Bordeaux. Le tribunal administratif de Lyon a aussitôt rejeté ce recours, le jugeant non-urgent. Les examens des demandes de Paris et Bordeaux ont débuté le matin du lundi 1er mai, à quelques heures des manifestations.

Pour mettre en place ces arrêtés, les préfectures se sont appuyées sur un décret adopté le 19 avril dernier, relatif à la "mise en œuvre de traitements d'images au moyen de dispositifs de captation installés sur des aéronefs pour des missions de police administrative". La CNIL avait indiqué que le gouvernement devait s’engager à adopter des doctrines d’emploi pour réguler l’utilisation des drones et ainsi éviter les abus. Celles-ci n’ont toujours pas été rendues officielles.

publié le 1 mai à 11h50, Orange avec 6Medias

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